Claudio Imhof a terminé dimanche à Genève sa première course sur le front du World Tour. Spécialiste de la piste, le Thurgovien a brillé sur ce Tour de Romandie en prenant plusieurs échappées et en signant un Top 15 lors du contre-la-montre final. Interview.
Claudio Imhof, êtes-vous satisfait de votre contre-la-montre (12e, à 47'' du vainqueur Primoz Roglic)?
"Oui, je suis très satisfait de ma course. Je pense avoir laissé un peu de jus hier en partant en échappée, ce qui n'était pas prévu. Mais, aujourd'hui, j'ai tout de même réussi à rapidement trouver un bon rythme. J'ai essayé de doser mes efforts lors de la montée dans les premiers kilomètres. Ensuite, dans la deuxième partie de la course, j'étais encore capable de donner tout ce que j'avais avec un grand braquet et avec le vent dans le dos."
Plus globalement, quel bilan tirez-vous de votre Tour de Romandie?
"Je peux être content de ma première course sur le World Tour. Je suis parti deux fois en échappée et j'ai également réalisé un bon chrono aujourd'hui."
Comment avez-vous vécu cette expérience avec l'équipe nationale Swiss Cycling? Etait-ce compliqué de courir avec des équipiers inhabituels?
"Je ne pense pas que c'était un problème car nous nous connaissions tous depuis longtemps. Par exemple, j'ai déjà beaucoup couru avec Patrick Müller sur la piste. Nous étions tous au top, nous nous sommes tous aidés. Il y avait vraiment un bon état d'esprit dans notre équipe."
Votre équipe, Swiss Cycling, s'est souvent distinguée en plaçant un ou des coureurs dans les échappées. Votre équiper, Simon Pellaud, a également remporté le maillot de meilleur grimpeur. Votre TdR est donc réussi?
"Nous n'avions vraiment rien à perdre ici, nous voulions donc nous montrer un maximum. Je pense que nous avons réussi notre objectif. J'espère surtout que ce n'était pas la dernière fois que les organisateurs nous offraient cette possibilité..."
Vous évoquiez auparavant votre spécialité, la piste. Qu'est-ce qui change entre la route et la piste?
"C'est presque un autre sport. Sur la piste, les intensités sont courtes, mais très hautes. Sur le Tour de Romandie, il faut être au top durant six jours. La récupération est donc très importante. Je pense m'être bien battu pour l'une de mes premières courses par étapes sur route. Je suis content d'avoir montré que je n'étais pas seulement un pistard (rires)! Une autre grande différence se situe au niveau des montées. Avec mon poids de presque 80 kilos, ce n'est pas facile de suivre des coureurs World Tour qui pèsent près de 20 kilos de moins que moi. Mais avec l'expérience de la piste, où nous devons être capables de bien gérer les efforts, j'ai bien réussi à passer les bosses. Je n'ai jamais été largué, ce qui est positif."
Du coup, pourrait-on vous revoir prochainement sur la route? Ou votre priorité reste la piste?
"J'ai les Jeux olympiques de Tokyo 2020 sur la piste en tête. Mais je sais aussi qu'il faut être bon sur route pour performer sur piste et pour réussir à bien récupérer de ses efforts. Il y a, en effet, un programme très intense sur la piste durant tout l'hiver. Il faut donc avoir une bonne base physique et c'est sur la route que nous la travaillons."
Finalement, se prépare-t-on de la même manière pour un Tour de Romandie que pour un Championnat sur piste?
"Non, il y a beaucoup de choses qui changent. Pour un Championnat sur piste, nous nous entraînons sur la piste durant plus de deux semaines avant l'évènement et procédons également à des réglages fins. En vue de ce Tour de Romandie, j'avais beaucoup travaillé sur route en simulant des courses avec des entraînements derrière une moto."