Tour de France Innocent, détesté et favori - Froome en quête d'un 5ème TdF

5.7.2018

Innocent et favori: Chris Froome, tout juste blanchi des accusations de dopage, part en quête d'un cinquième sacre sur le Tour de France, samedi en Vendée à Noirmoutier-en-l'Ile.

Froome a vécu neuf derniers mois tumultueux.
Froome a vécu neuf derniers mois tumultueux.
Keystone

Cela s'annonce compliqué pour le Britannique, même s'il reste le candidat no 1 à sa propre succession, s'il demeure le coureur le plus complet, capable de punir ses adversaires en montagne et de les assommer en contre-la-montre.

Chris Froome a vécu neuf derniers mois tumultueux, consécutifs à un contrôle antidopage "anormal" en septembre sur la Vuelta pour excès de salbutamol (anti-asthmatique). Ce n'est que lundi, après une interminable attente, que le Tribunal antidopage de l'Union cycliste internationale (UCI) l'a innocenté. Les organisateurs du Tour n'ont alors eu d'autre choix que de l'accepter, eux qui l'avaient pourtant déclaré "persona non grata" quelques jours plus tôt.

"Cela a ressemblé au pire des cauchemars", a reconnu Chris Froome. Si le soulagement est de mise pour le natif kényan, ces semaines troubles lui ont aussi coûté beaucoup d'énergie, l'empêchant de se concentrer pleinement sur son grand objectif de la saison.

Et s'il a été innocenté par l'UCI, il n'est vraiment pas garanti que Chris Froome le soit aux yeux du public de la Grande Boucle. Déjà peu populaire, et même détesté par certains, le Britannique risque de recevoir un accueil hostile sur les routes françaises. Ce n'est pas pour rien que son équipe Sky a fait appel à un service de sécurité renforcé.

Six étapes de montagne

Dans ces circonstances, quelles sont les chances de Chris Froome d'égaler le record des cinq victoires sur le Tour détenu par quatre coureurs (Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain) ? Tout dépendra, d'abord, de sa récupération après le Giro, remporté in extremis fin mai après un renversement de situation improbable. Il devra aussi éviter les pièges habituels de la première semaine (chutes, bordures), qui culminent avec la 9e étape, une variante de Paris-Roubaix avec une vingtaine de kilomètres de pavés.

Dans la deuxième partie du Tour, Chris Froome devra batailler face à de nombreux rivaux en montagne, avec trois étapes dans les Alpes - au Grand-Bornand, à la Rosière et à l'Alpe d'Huez - et trois autres dans les Pyrénées, dont une nouveauté, 65 kilomètres pour atteindre le col du Portet, "un nouveau Tourmalet" de l'avis du directeur du Tour Christian Prudhomme.

Tout pourrait toutefois être remis en question avec le contre-la-montre d'Espelette, dans le Pays Basque, à la veille de l'arrivée aux Champs-Elysées.

Outsiders en nombre

"Ce Tour est incertain, par le parcours et le nombre de prétendants", a résumé Romain Bardet, qui figure lui-même parmi les plus sérieux outsiders. Le Français d'AG2R, 2e en 2016 puis 3e l'an dernier, vise encore plus haut cette année, histoire de mettre fin à la longue disette du cyclisme tricolore, qui attend un vainqueur depuis 1985 sur la Grande Boucle (Bernard Hinault).

L'équipe Movistar qui aligne le Colombien Nairo Quintana, mais aussi les Espagnols Mikel Landa et Alejandro Valverde, sera à surveiller de près. Le Néerlandais Tom Dumoulin (Sunweb), vainqueur du Giro 2017, affirme venir pour prendre date, tandis que l'Australien Richie Porte (BMC) lorgne le podium. Mais leur profil en fait des candidats naturels à la victoire, tout comme l'Italien Vincenzo Nibali (Bahrain), vainqueur en 2014, et le Colombien Rigoberto Uran (EF-Drapac), dauphin de Chris Froome l'an dernier.

Le Britannique Adam Yates, le Danois Jakob Fuglsang et l'Irlandais Dan Martin sont à peine moins armés. Et qui peut ignorer le prodige Egan Bernal ? Le Colombien de 21 ans, coéquipier de Froome chez Sky, a encore fait étalage de son talent sur le dernier Tour de Romandie, dont il a été l'un des grands animateurs avec notamment une victoire d'étape à Villars.

Dillier retrouve Roubaix

Pour les quatre Suisses engagés, il s'agira surtout de se mettre au service de leur leader. Silvan Dillier et Mathias Frank travailleront pour Romain Bardet chez AG2R, tout comme Stefan Küng et Michael Schär le feront pour Richie Porte chez BMC.

Il n'est pourtant pas exclu qu'ils bénéficient, parfois, d'un bon de sortie. Et notamment Silvan Dillier, qui pourrait par exemple tenter sa chance sur la route de Roubaix, où il avait frôlé la victoire ce printemps sur la reine des classiques (2e derrière Peter Sagan).

Stefan Küng et Michael Schär seront, eux, particulièrement attendus pour la 3e étape à Cholet, à l'occasion d'un contre-la-montre par équipes dont leur formation BMC sera l'une des grandes favorites.

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