Natation synchronisée Injures et «chaos» : la Suisse dans la tourmente

ATS

27.6.2022 - 21:58

La natation synchronisée se retrouve dans la tourmente en Suisse après une série de révélations diffusées lundi par la radio et la télévision alémaniques. Il y est question de gestion chaotique, d'injures, de politique des «petits copains», notamment.

La natation synchronisée suisse (ici aux Mondiaux 2022) est dans la tourmente.
La natation synchronisée suisse (ici aux Mondiaux 2022) est dans la tourmente.
Keystone

Keystone-SDA, ATS

Après les remous qui ont agité la Fédération suisse de gymnastique, c'est au tour du département de natation synchronisée de Swiss Aquatics de faire l'objet de vives critiques, selon les reportages et témoignages diffusés dans les émissions «10 vor 10» et «Echo der Zeit» de la télévision et de la radio alémaniques.

Des nageuses comme Joelle Peschl (23 ans) ont révélé ce qui s'apparente à des abus: «J'ai le sentiment dans ce milieu-là de ne pas être considérée comme un être humain», a dit l'ondine.

«Insoutenable»

Les nageuses adressent de nombreux reproches de différentes natures aux dirigeants. Dans un document interne entre les mains des journalistes, il est question de «chaos» et de «conditions insoutenables».

La nageuse saint-galloise Ladina Lippuner (19 ans), qui a participé aux Mondiaux de Budapest la semaine passée, a qualifié d'«inacceptable» la façon dont est gérée la planification au sein du département concerné. «On ne sait pas quand auront lieu les prochains stages d'entraînement. Il nous faut nous s'adapter spontanément, au dernier moment.»

Joelle Peschl a dénoncé aussi la partialité des juges de la fédération. «Une juge nous a dit: ‹je suis désolée, vous étiez clairement les meilleures. Mais je devais favoriser les autres›». Les juges distribueraient leurs points systématiquement en faveur de l'équipe ou du club auxquels ils sont rattachés.

Chez le psy

Les méthodes d'entraînement seraient en outre «insupportables». Cris, menaces, insultes, remarques grivoises, tout y passerait, sans compter les restrictions alimentaires. «Beaucoup de nageuses doivent aller chez le psychiatre ou suivent une psychothérapie», a témoigné l'entraîneure romande et ex-nageuse Delphine Hoffmann.

Les critiques s'adressent en premier lieu aux deux co-directeurs sportifs, Markus Thöni et Patricia Fahrni. Ces derniers les ont rejetées, estimant que la collaboration avec les clubs était «constructive».

Ils ont affirmé aussi que de nombreux faits étaient antérieurs à leur entrée en fonction, au printemps 2021. «La santé psychique et physique de nos athlètes est la priorité absolue. Nous ne tolérons pas les mauvais traitements», ont déclaré Thöni et Fahrni. Tout en balayant les accusations, ils ont présenté leur démission.

Swiss Aquatics surveille étroitement le département concerné depuis le mois dernier. Une restructuration se prépare.