«Nous avons mis le drapeau suisse sur le radar!» Albane Valenzuela décrit à sa manière l'avènement des golfeuses romandes dans l'élite.
Actuelle 53e joueuse du Circuit, la Genevoise défendra la semaine prochaine à Evian les couleurs suisses lors du quatrième et avant-dernier tournoi du Grand Chelem de l'année avec la Vaudoise Morgane Metraux. Elle l'aborde avec l'ambition d'améliorer son meilleur résultat obtenu sur les rives lémaniques, une 37e place en 2019.
«Au fond de moi-même, je sais que je vais gagner un jour. Mais je ne dois pas brûler les étapes, dit-elle. Dans un premier temps, j'aimerais obtenir des classements parmi les dix premières, pouvoir aussi jouer dans les derniers tours le dimanche.» La victoire, Morgane Metraux, 101e mondiale, l'a goûtée, elle, le mois dernier sur le Circuit européen à l'Open d'Italie.
En phase avec son objectif
Professionnelle depuis 2020, Albane Valenzuela possède déjà à 24 ans un vécu qui donne du poids à son discours. Sélectionnée aux Jeux de Rio de 2016 et de Tokyo 2021, elle fut no 2 mondiale dans les rangs amateurs avant de gagner sa carte pour le Circuit de la LPGA à l'automne 2019. «Il faut un classement parmi les cent premières pour la conserver. L'an dernier, ce fut un peu «chaud», avoue-t-elle. Mais cette année, je sens que je joue mieux. Je vise une place parmi les soixante premières à la fin de l'année.» Même si elle estime que la compétition est devenue plus féroce – «les filles jouent de mieux en mieux et les scores sont de plus en plus bas», glisse-t-elle, Albane Valenzuela est en phase avec cet objectif.
Par rapport au tennis, les golfeuses portent sur leurs épaules une pression sans doute plus lourde encore. Ainsi, les frais d'hébergement sur les tournois sont totalement à leur charge et elles ne touchent aucun «prize money» si elles ne passent pas le cut le vendredi. «J'arrête de penser au cut désormais. Je ne regarde que vers le haut, poursuit-elle. Cela passe ou cela casse...»
«Rentrer les deux putts qui peuvent tout changer»
Albane Valenzuela mène sa carrière sans les services d'un coach attitré. A son rythme, elle s'efforce de compléter le puzzle si complexe qui peut lui permettre demain de s'affirmer comme l'une des meilleures joueuses au monde. «La différence entre passer le cut et gagner un titre n'est pas énorme, explique-t-elle. On peut la chiffrer à 8 coups, soit 2 par parcours. Il faut donc être capable de rentrer les deux putts qui peuvent tout changer.»
Dans le sport sans doute le plus «égoïste» au monde, le mental tient, bien sûr, un rôle capital. «On arpente un parcours pendant cinq heures et demie pour ne frapper, peut-être au total, que cinq secondes dans la balle, lâche-t-elle. On est seule dans sa tête. Et comme il est impossible de rester concentrée à chaque instant, il faut trouver le moyen de s'évader parfois.» Elle est, sans doute, là la clé de l'énigme.