Avant Tokyo 2021, une blessure avait empêché Alessandra Keller de briguer une qualification pour les Jeux olympiques. Aujourd'hui, la Nidwaldienne de 27 ans est en pole position en pour la saison de Coupe du monde et les Mondiaux, qui peuvent la conduire aux JO de Paris.
Ce sera une sensation nouvelle qui accompagnera Alessandra Keller ce week-end à Nove Mesto en Tchéquie, lieu du coup d'envoi de la Coupe du monde. L'ancienne championne du monde M19 et M23 ne s'était jamais retrouvée aussi haut dans la hiérarchie de l'élite. Jamais encore, elle n'avait eu la certitude de pouvoir partir aux meilleures places, même quand elle ne se trouve pas en super forme.
«Je suis passée du rôle de chasseuse à celui de proie», souligne Keller. Elle n'exagère point. Certes, elle ne se départit pas d'une certaine retenue naturelle qui l'empêche de briller sur l'avant-scène. Mais elle est bien la no 1 mondiale même sans titre mondial en 2022.
Troisième Suissesse après Barbara Blatter et Jolanda Neff à remporter la Coupe du monde, Alessandra Keller avait fêté son sacre à Snowshoe aux Etats-Unis avec un premier succès en cross-country en Coupe du monde. Elle fut la plus constante de toutes les concurrentes tout au long de la saison. Elle a également fait main basse sur le classement général de la short race.
Trois années de galère
«Ce fut une saison géniale», se remémore Keller. Elle sortait de trois années de galère avec une fracture de la main, une grave blessure au genou et une non-sélection pour les JO de Tokyo. Corollaire, elle s'est retrouvée avec des rangs de départ très défavorables en Coupe du monde.
C'est sans doute une préparation sans anicroche qui fut à l'origine de sa réussite l'an dernier. «J'ai passé un hiver sans un incident et j'ai pu m'améliorer de course en course sans qu'il y ait un coup d'arrêt», dit celle qui a mis en veilleuse ses études de pharmacienne pour se concentrer à 100 % sur le sport.
Cette année encore, Keller abordera la nouvelle saison avec une préparation optimale. «Je sais ce dont je suis capable. La dernière saison m'a apporté une certaine sérénité. J'ai désormais la certitude que je suis dans le juste dans ce que je fais».
Pas miser tout sur les JO
Blessée avant les JO de Tokyo, elle n'avait pas pu disputer la course olympique. Cette fois-ci, si elle ne se blesse pas à nouveau, elle devra faire face à une terrible lutte interne pour décrocher un des deux billets olympiques face à Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand, toutes trois montées sur le podium au Japon lors d'un triplé historique.
«Comme je n'étais pas à Tokyo, j'ai un autre regard sur les Jeux. Pour moi, c'est un objectif, mais pas l'objectif absolu. Il y a encore beaucoup d'autres choses, relève la no 1 mondiale. Que ce soit des Championnats du monde ou la Coupe du monde. On doit simplement être bonne comme Suissesse, quand on veut disputer les Jeux olympiques. Si la saison se déroule encore une fois si bien que la dernière, mes chances sont bonnes.»