No 2 du sprint helvétique l'an dernier derrière Mujinga Kambundji, Sarah Atcho connaît un exercice 2019 pour le moins délicat.
La Vaudoise de 24 ans, qui entrera en lice lundi sur 200 m aux Mondiaux de Doha (séries dès 16h05 heure suisse), travaille avec une coach mentale depuis le mois d'août. «Je me mets moins de pression. J'essaie d'être plus légère dans mon approche», confie-t-elle.
«Je commençais à avoir peur de la compétition, avoue-t-elle sans détour. J'ai appris à me montrer plus positive. Si quelque chose ne fonctionne pas dix fois, elle fonctionnera la onzième. J'ai aussi appris à me concentrer sur moi-même alors qu'avant, j'observais beaucoup mes adversaires. Je suis aussi plus ouverte. J'analyse un peu moins les choses, et laisse plus venir.»
«Une bonne claque»
«J'avais clairement l'objectif de faire une grosse saison 2019. Je me suis pris une bonne claque lors des championnats de Suisse», où elle avait dû se contenter d'un modeste chrono de 23''33 pour se parer d'argent sur 200 m le 24 août à Bâle. «C'était dur à encaisser. Je ne comprenais pas pourquoi ça s'était mal passé, car tout allait bien à l'entraînement», explique Sarah Atcho, qui n'a pu faire mieux que 23''23 cette année alors qu'elle avait réalisé 22''80 – son record personnel – en 2018.
«J'ai dû prendre un ou deux jours de repos après les championnats de Suisse pour avoir les idées plus claires», poursuit-elle. «Mais j'étais tout de suis très motivée à l'entraînement, car j'avais encore une chance de me qualifier en individuel pour ces Mondiaux. J'ai travaillé dur, notamment sur la vitesse et la puissance, mais en misant sur la qualité», enchaîne la vice-championne d'Europe espoirs 2017 du 200 m, qui a néanmoins eu besoin d'une invitation de la Fédération internationale (IAAF) sur le demi-tour de piste.
Une invitation à laquelle elle compte bien faire honneur: «J'étais un peu perdue cette année. Je veux me refaire une place dans le monde de l'athlétisme. Même si je ne suis pas la fille qu'on attend le plus ici, je veux montrer que je peux être dangereuse», lâche-t-elle. «Mais je devrai être à fond pour atteindre les demi-finales. Je devrai réussir la course parfaite, en étant plus agressive que d'ordinaire», explique encore Sarah Atcho, qui veut également prouver qu'elle mérite sa place au sein du relais 4x100 m. «Je suis confiante, car j'ai fait tout ce que je pouvais.»
Joseph: «No risk, no fun»
Un autre Suisse foulera pour la première fois le tartan du Khalifa International Stadium lundi soir, Jason Joseph. Pas question non plus de calculer pour le hurdleur bâlois. «No risk, no fun (pas de risque, pas de plaisir). Je vais y aller plein gaz», lâche le récent champion d'Europe M23 du 110 m haies, qui devra probablement s'approcher de son record national (13''39) pour passer l'écueil des séries (dès 19h05 heure suisse).