Plus jeune coureur à monter sur le podium d'un grand Tour depuis 1904, l'Espagnol Juan Ayuso, 3e de la Vuelta dimanche à seulement 19 ans, est la nouvelle pépite qui fait rêver le cyclisme espagnol.
Même son coéquipier et double vainqueur du Tour de France (2020 et 2021) Tadej Pogacar le dit: «Juan m'a impressionné». Selon les tests de résistance effectués par les spécialistes d'UAE, Ayuso développe la même puissance que son coéquipier slovène.
«Il a des paramètres physiologiques impressionnants, comme Pogacar, et les qualités d'un cycliste complet», a soufflé le responsable des performances de la formation UAE Inigo San Millan dans un entretien pour Eurosport. «Il a tout pour devenir une figure mondiale», a poursuivi le Basque.
Peu connu avant le Tour d'Espagne 2022, Juan Ayuso Pesquera, benjamin de la boucle espagnole cette année (il fêtera ses 20 ans vendredi), est devenu en l'espace de trois semaines la nouvelle coqueluche du public ibérique.
Sur la sixième étape, Ayuso a notamment déposé un groupe de favoris composé du triple tenant du titre Primoz Roglic (Jumbo) et du vainqueur du dernier Giro Jai Hindley (Bora) dans le col du Pico Jano, avant de finir quatrième. «Il a un niveau incroyable. Il fait partie de cette génération de fou qui arrive en professionnel, qui est capable de gagner tout de suite», a confié le grimpeur Ben O'Connor (AG2R) à l'AFP.
«Presque scientifique»
Avec Carlos Rodriguez (21 ans, Ineos), 7e du général dimanche, Ayuso incarne le renouveau du cyclisme espagnol, en berne depuis le déclin de la génération dorée composée des deux idoles du grimpeur, Alberto Contador et Alejandro Valverde – ce dernier disputait son dernier grand tour sur cette Vuelta 2022.
«Je suis en train de réaliser un rêve. Je n'avais pas d'objectif particulier au départ de cette Vuelta, parce que c'est ma première. Mais je vois que je suis en bonne forme et que je peux tenter quelque chose», avait avancé Ayuso lors de la deuxième journée de repos.
Né à Barcelone, Juan Ayuso découvre le vélo dans le club cycliste de Xabia, au bord de la Méditerranée, où sa famille s'est installée en 2010. Le début d'une passion. «Je savais qu'il pouvait aller loin, mais jamais je n'aurais imaginé qu'il serait l'une des plus belles promesses du cyclisme mondial à 18 ans», avoue son ami d'enfance Mateo sur le site du coureur.
Les premiers succès ne tardent pas à confirmer l'énorme potentiel. Les titres de champion d'Espagne cadets et juniors s'enchaînent, sur route ou en contre-la-montre.
En parallèle, Ayuso intègre brièvement une plateforme pour la promotion des sportifs à gros potentiel de la région de Valence (FER). «Juan était un garçon excessivement centré sur son projet sportif pour son âge. Depuis tout jeune, il a une vision méthodologique, presque scientifique de son sport. C'est un garçon très talentueux, certes, mais avec un niveau de travail et une capacité d'effort incroyables», a expliqué à l'AFP le directeur sportif de la FER, Ivan Colmenarejo.
Contrat jusqu'en 2028
Dès 2020, la pépite intéresse l'équipe UAE, notamment dirigée par le Basque Matxin Joxean Fernandez, qui lui offre un premier contrat. Après son sacre sur le Tour d'Italie U23 sous les couleurs de Colpack-Ballan (où il était prêté), UAE lui fait faire le grand saut vers le circuit World Tour, en juin dernier.
Et, au vu de ses performances, avec notamment une première victoire en pro le 31 juillet sur le circuit de Getxo (Pays basque), UAE ne tarde pas à sécuriser son contrat jusqu'en 2028.
Avec Carlos Rodriguez, son principal concurrent chez les jeunes, Ayuso incarne l'avenir radieux du cyclisme espagnol. Et Tadej Pogacar est prévenu: son principal rival des prochaines années se trouve peut-être dans la même équipe que lui.