Mujinga Kambundji essaie de tirer le meilleur parti de la situation exceptionnelle engendrée par la pandémie du nouveau coronavirus. «Je n'ai pour le moment pas à me plaindre», souligne-t-elle dans un entretien accordé à Keystone-ATS.
La Bernoise de 27 ans doit, comme tous les sportifs ou presque, prendre son mal en patience. Le meeting prévu le 25 mai à Bellinzone ayant été officiellement annulé, elle n'entamera en tout cas pas sa saison avant le 7 juin, date à laquelle la première étape de la Ligue de diamant est désormais programmée à Eugene.
Mais rien n'indique que le sport puisse reprendre ses droits dès le mois de juin. Le conditionnel reste même de mise en ce qui concerne les championnats d'Europe, prévus fin août à Paris. «Ce serait très spécial de vivre finalement un été 2020 sans grand rendez-vous», concède Mujinga Kambundji.
La sportive suisse de l'année 2019 ne se pose néanmoins pas trop de questions. «Je veux de toute manière continuer à m'entraîner. Même si la saison entière venait à tomber à l'eau, je ne pourrais tout simplement pas envisager de prendre six mois de pause», souligne-t-elle.
«Bien sûr, c'est dommage que les Jeux olympiques n'aient pas lieu cette année. Mais c'était finalement prévisible», explique la médaillée de bronze du 200 m des Mondiaux 2019, qui ne doit pour l'instant pas trop modifier son planning quotidien malgré les restrictions imposées par le Conseil Fédéral.
«J'arrive plus ou moins à respecter mon programme d'entraînement», assure la seule Suissesse étant passée sous les 11'' (10''95) sur 100 m. Elle peut en effectuer une «bonne partie» chez elle, après avoir déniché un vélo de spinning, et a l'occasion de faire quelques sprints à quelques pas de son domicile.
«Je n'ai pour le moment pas à me plaindre», explique Mujinga Kambundji, qui se rend en outre une fois par semaine chez son manager pour y effectuer une séance de musculation et force. Et qui peut s'appuyer sur de bonnes bases, comme en attestent les excellents tests physiques passés en janvier à Macolin.
"Cela ne me pose aucun problème de rester à la maison"
Mujinga Kambundji, qui constate que cette crise a au moins le mérite de pousser les gens à se montrer plus attentifs les uns envers les autres, est de toute manière habituée à s'entraîner seule. La situation actuelle ne change pas grand-chose à son quotidien, même si elle se déplace tout de même plus lors d'un camp d'entraînement.
«Cela ne me pose aucun problème de rester à la maison (réd: elle vit avec son compagnon). Je passe juste plus de temps au téléphone», rigole la Bernoise, qui regrette toutefois forcément de ne pas pouvoir se détendre dans le jardin de ses parents ou retrouver des amis pour un café.
Mujinga Kambundji – qui a l'habitude d'être éloignée de ses proches en pleine saison ou à l'occasion de camps d'entraînement – sait rester zen. Elle avait d'ailleurs sagement décidé de mettre l'accent sur l'entraînement en ce début d'année 2020, elle qui avait renoncé dès le mois de décembre à la saison en salle.
«Cela n'apporte pas grand-chose de trop réfléchir. Nous n'avons aucune influence, et ne savons pas comment tout cela va tourner», poursuit Mujinga Kambundji, qui n'a pour l'heure qu'une certitude: ce n'est pas au début du mois d'août qu'elle devra atteindre son pic de forme, les JO de Tokyo ayant été repoussés à l'été 2021.