Un crochet du droit au menton aura enterré les espoirs de Patrick Kinigamazi (37 ans) dans sa conquête du titre mondial IBO des super-plume face au champion d'Italie, Michael Magnesi.
A Fondi dans le Latium, l’espoir romain invaincu (17-0-0) a été déclaré vainqueur par k.-.o technique au 5e round par l’arbitre suédois Mikael Hook, qui a empêché le Genevois de reprendre le combat alors qu’il semblait revenir dans le match après avoir déjà été sur les fesses deux reprises auparavant.
Très actif et agressif dès le premier round, Magnesi a fait parler d’entrée sa puissance. Ses frappes en crochets des deux mains et ses directs ont fait reculer Kinigamazi. Celui-ci n’a rien voulu lâcher et a réussi à son tour quelques coups appuyés, mais trop sporadiques. Le rythme imposé par l’espoir italien (25 ans) a toutefois porté celui-ci en avance sur le bulletin des juges. Et encore plus après la 3e reprise où, sur une droite en contre, il a infligé un premier knock down au Genevois, sans pour autant pouvoir conclure malgré son forcing.
Au début du 5e round, les échanges étaient vifs et à mi-distance des deux côtés. Plus offensif, Kinigamazi plaçait deux-trois directs du gauche, puis touchait d’une droite appuyée. Il commençait à mettre la pression sur Magnesi, mais alors qu’il semblait pouvoir prendre la direction du combat, une droite le touchait durement. Il était encore secoué par une série en gauche-droite-gauche, avant qu’un magistral crochet du droit ne le mette au tapis. Sans doute impressionné par la situation et ce deuxième knock down, l’arbitre suédois choisissait d’arrêter le match à 20 secondes de la fin du round, au grand dam de Kinigamazi, déjà sur ses jambes, et de ses hommes de coin.
Un dénouement spectaculaire, mais contesté et difficile à accepter, malgré la nette domination de Michael Magnesi sur ce début de combat, et qui laisse un goût d’inachevé quand on connaît la capacité de récupération de Kinigamazi et sa faculté d’augmenter le rythme au fil des rounds.
Mis en difficulté par la force de frappe de Magnesi, il a dû reculer au début avant de pouvoir amorcer sa marche en avant. Sa quarantaine due au Covid-19, début novembre, l’a-t-elle handicapé pour affronter un adversaire aussi bien armé physiquement ? Une question qui se pose au soir de cette troisième défaite, la première depuis décembre 2012, laquelle anéantit ses espoirs et ceux de ses entraîneurs Giorgio Costantino et Christophe Rime ainsi que le docteur Davide Bianchi.