Tour de France Une révolution pour l’édition 2024 ?

ATS

26.7.2022 - 14:01

Pour éviter que les forces de l'ordre ne se dispersent pendant la période des JO 2024 de Paris (26 juillet-11 août 2024), le calendrier culturel et sportif estival devrait être chamboulé. Avec comme changement notable, une possible arrivée du Tour de France à Nice, comme l'a évoqué mardi la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

Le Tour de France n’arrivera probablement pas à Paris en 2024.
Le Tour de France n’arrivera probablement pas à Paris en 2024.
KEYSTONE

Le casse-tête est connu depuis bien longtemps. La juxtaposition d'événements sportifs ou culturels de grande ampleur, comme le Tour de France dont l'arrivée est jugée sur les Champs-Elysées ou la Ligue 1 de football qui reprend traditionnellement début août, avec les JO à Paris lors de l'été 2024, nécessite forcément des aménagements.

Interrogée sur France Info mardi, Amélie Oudéa-Castéra a lâché un des scenarii à l'étude, évoquant une arrivée «un peu anticipée» du Tour de France et «plutôt à Nice» en 2024, pour éviter une «dispersion des forces de l'ordre». Une petite révolution car depuis sa troisième édition en 1905, la Grande Boucle est toujours arrivée dans la capitale.

«Une hypothèse parmi d'autres»

Mais si rien n'est encore tranché officiellement, le maire de Nice Christian Estrosi a indiqué à l'AFP «que depuis plusieurs semaines ses équipes sont au travail aux côtés de celles d'Amaury Sport Organisation (ASO)», qui gère le Tour, «afin d'étudier les conditions de l'arrivée de l'édition 2024 du Tour de France à Nice».

«Nous entretenons d'excellents rapports avec la ville de Nice qui s'est montrée très solide en 2020 (comme ville du Grand départ lors du décalage du Tour en septembre en raison de la pandémie)», a de son côté expliqué à l'AFP le directeur du Tour Christian Prudhomme.

«Nous discutons d'un certain nombre de choses avec la mairie de Nice», a-t-il ajouté sans plus de précision.

Nice ou pas, la cohabitation des JO et de l'arrivée du Tour paraît de toute façon inenvisageable dans la capitale.

Cette année, le Tour de France est arrivé le 21 juillet à Paris, soit cinq jours avant la cérémonie d'ouverture des JO dans deux ans. Un laps de temps clairement trop court. La maire de Paris Anne Hidalgo a d'ailleurs estimé dans un entretien accordé dimanche que «la question de l'absence des Champs-Elysées sur le Tour (n'était) pas tabou».

«On sait que Paris ne pourra pas accueillir les deux événements en même temps», confirme une source à la Mairie de Paris. «On ne voit pas comment ce serait possible, mais pour autant, on ne laisse pas tomber le Tour, on discute avec Christian Prudhomme pour trouver la solution la moins impactante possible».

Parallèlement, comme l'a également soulevé le président Emmanuel Macron dans une interview à L'Équipe, les dates du Tour pourraient aussi être décalées. L'État, selon lui, travaille d'ailleurs à ce que «tous les évènements culturels ou sportifs qui se tiennent à cette période, comme le Tour de France par exemple, aient lieu soit avant soit après, pour ne pas mobiliser les forces de l'ordre».

«11'000 policiers par jour»

La question de la mobilisation des forces de sécurité intérieure constitue un enjeu majeur pour ces JO qui se tiendront dans deux ans. Des risques subsistent également d'un possible manque d'agents de sécurité privée à cette période.

«On aura besoin de 11'000 policiers par jour. Pour réussir la sécurisation (des sites) Il ne faut pas que les policiers fassent autre chose que de s'occuper de la sécurité des jeux», a d'ailleurs rappelé mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur RTL.

Le Tour ne devrait pas être le seul sport touché. En football, par exemple, les dates des JO pourraient coïncider avec l'organisation du Trophée des champions qui ouvre traditionnellement la saison, ou avec les premières journées de Ligue 1 et Ligue 2.

S'il est encore trop tôt pour mettre sur pied le calendrier des compétitions, habituellement bouclé quelques mois avant le début de chaque saison, la Ligue de football professionnel (LFP) a cette problématique en tête et prévoit d'intégrer la contrainte des JO à son calendrier, indique-t-on de source proche des instances du football, en évitant par exemple de programmer des matches jugés «à risque» durant cette période. Une réflexion similaire est déjà menée pour la période de la Coupe du monde de rugby 2023.