Alors que le championnat de LNA reprend samedi avec seulement neuf clubs, il a fallu composer avec plusieurs embûches administratives pour faire venir les joueurs étrangers. Car le COVID a tout compliqué.
«Depuis le mois de mars, j'ai fait énormément de travail administratif pour les contrats.» Agent influent sur le plan européen et très au fait du marché suisse, Sevag Keucheyan n'a pas chômé depuis que la pandémie s'est placée au centre de tous les débats. Il a fallu multiplier les téléphones et les mails afin de satisfaire aux nombreuses exigences dans un chaos global.
«Au début, on a vécu une période de flottement, raconte l'ancien joueur genevois devenu agent. On naviguait dans le flou. Puis il a fallu resigner les joueurs et ensuite entreprendre un immense travail pour les faire revenir.» Car faire revenir en Europe des athlètes américains, entre autres, n'est pas chose aisée. Et que les mises en quarantaine selon les états ont encore ajouté des grains de sable dans des rouages grippés.
«Aujourd'hui, le contrat ne suffit plus pour venir jouer, précise Sevag Keucheyan. Il faut impérativement un permis de travail. Et là où cela se complique, c'est que cela dépend des différentes législations en vigueur dans les pays concernés.» Autre point de tension, les renouvellements des passeports. «Une vraie galère», lâche l'agent.
Dans ces conditions extrêmes, on peut presque être soulagé que le championnat puisse commencer à la date prévue. Mais Sevag Keucheyan va plus loin: «On espère que la ligue reprenne, mais aussi qu'elle finisse.» Et l'agent de rappeler que plusieurs matches dans divers championnats ont dû être suspendus et reportés.
Dans un climat aussi lourd qu'incertain, les clubs ont dû se résoudre à réduire la voilure. Sevag Keucheyan estime que les clubs européens ont perdu 20% de leur budget. Et en Suisse? «On est dans les mêmes eaux», estome-t-il.
Une chose est sûre, la saison de LNA 2020/21 ne se fera qu'avec neuf clubs au lieu de douze. Vevey Riviera, Swiss Central et Pully-Lausanne ont tous abdiqué. Empêtré dans des soucis administratifs et financiers, privé de licence par Swiss Basketball, le club veveysan avait fait recours devant le TAS qui a confirmé la décision de la fédération et envoyé de facto le club des Galeries du Rivage en 1re ligue.
Pour l'autre club vaudois et Swiss Central, c'est le COVID qui a accentué une situation déjà passablement tendue. La fédération préfère des clubs sains financièrement que des organisations constamment sur la corde raide.