La reine des classiques se disputera dimanche six mois seulement après sa dernière édition. La Suisse peut nourrir des ambitions avec Stefan Küng, qui a fait de ce Paris – Roubaix son grand objectif de la saison.
Cette épreuve mythique, avec notamment ses fameux secteurs pavés, fait rêver le Thurgovien. Le coureur de la formation Groupama-FDJ se trouve peut-être dans la meilleure forme de sa carrière. Ce printemps, il s'est classé quatre fois dans le top 10 lors des cinq grandes courses d'un jour, notamment au Tour des Flandres (5e) et à l'Amstel Gold Race (8e).
En pleine confiance
«La Gold Race est celle qui me convient le moins en raison de son parcours. Finir devant était très bon pour moi, cela me donne confiance pour Paris – Roubaix», avait déclaré Küng la semaine dernière. Début avril lors du Tour des Flandres, le Thurgovien avait signé son meilleur résultat dans un Monument avec sa 5e place, à 2 secondes seulement du vainqueur Mathieu Van der Poel.
Sept autres coureurs suisses figurent sur la liste de départ provisoire. Parmi eux, il y a Silvan Dillier, le 2e de l'édition 2018 derrière Peter Sagan. L'Argovien reste le dernier Helvète à être monté sur le podium à Roubaix après l'inoubliable triplé de Fabian Cancellara, victorieux en 2006, 2010 et 2013.
Autre rouleur thurgovien, Stefan Bissegger semble avoir a priori aussi certaines dispositions pour briller sur les pavés. Le Bernois Marc Hirschi, qui s'est montré à l'aise à l'Amstel Gold Race, fera pour sa part l'impasse. Il se prépare pour les classiques ardennaises de la semaine prochaine, à savoir la Flèche wallonne et Liège – Bastogne – Liège.
Van der Poel l'homme à battre
Le Néerlandais Mathieu Van der Poel fait figure de grand favori. En tant que spécialiste du cyclocross et de VTT, le petit-fils de Raymond Poulidor est à l'aise sur les pavés, où ses qualités d'équilibriste font merveille. Personne n'a gagné le Tour des Flandres et Paris – Roubaix la même année depuis Fabian Cancellara en 2013.
Remis de son infection au Covid-19, le Belge Wout van Aert sera au départ, mais il ne devrait pas entrer en lice pour la gagne, selon son équipe. Le champion de Belgique pourrait néanmoins se transformer en coéquipier de luxe pour le Français Christophe Laporte.
Vainqueur sortant, l'Italien Sonny Colbrelli ne défendra pas son titre. Il est en pause forcée après son malaise cardiaque subi à l'arrivée de la 1re étape du Tour de Catalogne.
31 secteurs pavés
Ce sera la première fois depuis trois ans que les coureurs entreront dans l'enfer du Nord au printemps. En 2020, la course avait été annulée en raison de la pandémie. L'édition 2021 s'était déroulée en automne, toujours à cause de la situation sanitaire.
Le parcours, majoritairement plat, sera long de 257 km entre Compiège (à 75 km au nord de Paris) et le vélodrome de Roubaix. Pas moins de 31 secteurs pavés seront au programme, pour un total de 54,8 km. Les plus difficiles sont ceux de la trouée d'Arenberg (2,3 km), de Mons-en-Pévèle (3 km) et du carrefour de l'Arbre 2,1 km).
La météo a aussi toujours une influence majeure sur la course. Après la pluie qui avait caractérisé l'édition 2021 en octobre, les coureurs devraient avoir droit cette année à un temps sec. Moins de boue et de flaques donc, mais davantage de poussière.