NBA Lakers, les raisons du fiasco, la nécessité de repartir de zéro

ATS

6.4.2022 - 10:46

Un effectif profondément remanié avec un recrutement raté, un jeu déficient symbolisé par une défense fantomatique, qui fut pourtant le socle du titre 2020, et des blessures en pagaille expliquent le fiasco des Lakers. Privée de play-off en NBA, la mythique franchise de L.A. est tenu de reconstruire.

Les Lakers devront se ressaisir la saison prochaine pour revenir au niveau
Les Lakers devront se ressaisir la saison prochaine pour revenir au niveau
Keystone

Keystone-SDA

Lorsque Russell Westbrook a été recruté, en provenance de Washington, il devait former un «Big 3» complémentaire et redoutable avec LeBron James et Anthony Davis, les seuls rescapés (avec Avery Bradley et Talen Horton-Tucker) de l'équipe, après l'élimination au 1er tour des play-off 2021. Ni les fans ni la planète orange n'imaginaient qu'un immense échec se produirait au bout.

D'autant que dans le sillage du recordman des triple double, les grandes manoeuvres ont continué: les vétérans Carmelo Anthony, Trevor Ariza, DeAndre Jordan sont arrivés, Rajon Rondo (reparti presque aussitôt) et Dwight Howard, artisans du sacre en 2020 sont revenus, Malik Monk et Kendrick Nunn devaient apporter du sang neuf à l'effectif le plus âgé de la NBA.

LeBron fautif

Payé 44,2 millions de dollars la saison, Russell Westbrook, en dépit d'une volonté indéniable de bien faire, a le plus souvent mal fait les choses, au point de récolter railleries et même menaces de fans frustrés, pour ses nombreux ratés. Ratés qui l'ont souvent fait figurer dans le «Shaqtin 'a Fool», le bêtisier concocté par l'ancienne gloire Shaquille O'Neal sur la chaîne TNT.

Pour Magic Johnson, autre légende des Pourpre et Or, la faute en incombe à LeBron James, qui selon lui a convaincu le manager général Rob Pelinka de choisir «RussWest» plutôt que DeMar DeRozan, parti de San Antonio à Chicago, où il réalise la meilleure saison de sa carrière. Possible, mais ce sont surtout les conditions contractuelles qui ont achoppé, car L.A ne voulait pas lui offrir le contrat de trois saisons qu'il espérait.

Sans idée, sans défense

Il y a deux ans, le pari Anthony Davis, arrivé de La Nouvelle-Orléans, s'avérait gagnant: les Lakers recrutaient un des meilleurs défenseurs de la Ligue, doublé d'un scoreur efficace, devenu le lieutenant idéal de James. Derrière ce duo, toute l'équipe était au diapason et c'est d'abord grâce à sa dissuasion qu'elle a remporté son 17e titre, égalant le record des Celtics.

Cette saison 2021/22 fut celle d'un boulevard au crépuscule, arpenté à toutes blindes par les attaques adverses quasiment jamais contrariées pour marquer. Et offensivement, ce fut le désert, l'équipe affichant une énorme «LeBron-dépendance». A 37 ans, James a évolué à un niveau encore exceptionnel (30,3 points de moyenne, à 52,4% de réussite) mais sans faire mieux jouer les autres. En témoignent ses 6,2 passes de moyenne, loin des 10,2 de l'exercice 2019/20.

La semaine passée, l'entraîneur Frank Vogel avait fait un constat amer, à l'issue d'un revers à Dallas, qui valait pour l'ensemble de la saison: «Nous n'avons tout simplement pas bien joué, pas avec assez de dureté, d'intelligence, de concentration et d'envie. C'est inacceptable, on a été mauvais à tous les niveaux, les entraîneurs, les joueurs, tout le monde. On n'est pas assez bon, même pas à l'entraînement».

Des blessures récurrentes

Le grand nombre de blessures subies par les joueurs californiens cette saison ne peut être étranger à la longue descente aux enfers de l'équipe. Inutile de toutes les mentionner, mais forcément ce fut plus dur sans Anthony Davis, dont la fragilité est notoire et qui n'aura finalement joué que la moitié des matches (40 sur 82, à trois rencontres du terme), plombé par une entorse au genou gauche fin décembre, puis une autre au pied droit mi-février.

Et ce fut impossible ces dernières semaines, sans James qui devait reposer parfois son genou gauche, en proie à des gonflements récurrents, avant qu'une torsion de la cheville gauche ne lui fasse manquer plusieurs rencontres cruciales dans la dernière ligne droite. De fait, pour que le «Big 3» avec Westbrook fonctionne, il aurait fallu que le trio joue plus que 21 matches ensemble.

Et maintenant?

Restent les questions épineuses. Les Lakers voudront-ils vendre Westbrook? Le pourront-ils, sachant qu'il sera difficile de trouver un repreneur pour son contrat mirobolant? James, sous contrat jusqu'en 2023, peut-il partir? Et Davis? Une nouvelle refonte de l'effectif s'impose, mais avec quelle stratégie et quelle star de libre sur le marché, si Westbrook s'en va? Enfin, quid de Vogel? Fera-t-il le premier les frais du fiasco? Les noms de Doc Rivers (Sixers) et Quin Snyder (Jazz) circulent déjà en tout cas.