Le CIO a réitéré mercredi son opposition au projet de construction d'une nouvelle piste à Cortina d'Ampezzo pour accueillir les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton des JO 2026.
L'instance basée à Lausanne «est fermement convaincue que le nombre actuel de centres de glisse, à l'échelle mondiale, est suffisant pour le nombre actuel d'athlètes et de compétitions» dans les disciplines concernées, a indiqué un porte-parole à l'AFP.
Cette position est tout sauf une surprise, puisque l'hypothèse de voir les organisateurs des JO 2026 opter pour un site neuf était déjà «une préoccupation de la commission d'évaluation du CIO» dans son premier rapport en 2019, «réitérée au cours de chaque discussion concernant ce site», précise la même source.
Sur le fond, la voie choisie mardi à Milan par le comité d'organisation – qui doit encore être validée par la société chargée de la livraison des infrastructures olympiques pour les JO 2026 – est une nette entorse aux réformes adoptées par le CIO en 2014 dans son «Agenda 2020».
Afin d'enrayer la flambée des coûts et la crise des candidatures pour accueillir les Jeux, l'organisation avait notamment décidé «qu'aucun site permanent ne devrait être construit sans un plan d'héritage clair et viable», c'est-à-dire sans prévoir son usage et financement futurs.
Pour cette raison, le CIO s'était montré très satisfait, lors de sa session tenue en octobre dernier à Bombay, de voir les organisateurs italiens se diriger plutôt vers une délocalisation des épreuves de bobsleigh, luge et skeleton à l'étranger, par exemple en Suisse et Autriche voisines.
«En outre», comme l'instance l'avait déjà souligné à Bombay, «seules les pistes existantes et déjà en service devraient être prises en considération en raison des délais très courts», a rappelé le porte-parole.
Eviter un camouflet
Mais désireux d'éviter ce qu'il considère comme un camouflet alors qu'il a mis le «Made in Italy» au centre de son action, le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni a repris la main sur le dossier en décembre et relancé le projet de piste à Cortina, abandonnée une première fois en 2023 faute d'entreprises intéressées.
Un nouvel appel d'offres a donc été lancé fin décembre pour une version dite «light» d'un nouveau site à Cortina: le géant italien du BTP Pizzarotti s'est porté candidat pour un marché d'un montant de 81,6 millions d'euros et une livraison en mars 2025.