Mujinga Kambundji est montée mardi sur la plus haute marche du podium du 200 m des Championnats d'Europe de Rome. «La médaille la plus difficile à obtenir» de la carrière de la reine du sprint helvétique.
Arrivée en Italie en tant qu'outsider, huitième et dernière de la finale du 100 m dimanche soir, et désormais double championne d'Europe du 200 m. La transformation de la Bernoise en l'espace de 48 heures est frappante.
D'aucuns doutaient de sa déclaration selon laquelle tout était là, mais que cela ne fonctionnait tout simplement pas. Mais l'athlète de 31 ans a prouvé qu'un déclic pouvait avoir lieu en sprint. La finaliste olympique est parvenue à actionner l'interrupteur dans sa discipline fétiche pour se propulser une nouvelle fois au sommet de l'Europe.
Une demi-finale en forme de déclic
La transformation s'est déroulée en deux actes à Rome. Sa huitième place en finale du 100 m était décevante, mais avant cela, en demi-finale (11''09), la sprinteuse avait senti qu'il ne lui manquait plus grand-chose.
«Le moment-clé est arrivé lundi», explique Mujinga Kambundji. La demi-finale du 200 m, qu'elle a abordée sans pression, s'est parfaitement déroulée. «A partir de maintenant, je peux enfin courir à nouveau de manière libérée», avait-elle lâché après avoir signé sa meilleure performance de la saison, qu'elle allait améliorer de trois centièmes le lendemain.
Mujinga Kambundji a donc trouvé juste à temps la conviction qu'elle pouvait réaliser une course en or. Et elle n'a pas laissé passer cette chance inespérée. Après un départ explosif et un virage puissant, la Bernoise a réussi à résister au retour de la Britannique Daryll Neita, qui n'est pas passé loin de lui souffler la victoire, pour finalement s'imposer en 22''49.
«Pas ma plus belle victoire»
«Ce n'est pas ma plus belle victoire, mais ce fut la plus difficile à obtenir», résume Mujinga Kambundji. La sprinteuse ne fait pas référence au déroulement de la course, mais à la recherche de son meilleur niveau après lequel elle courait depuis plus d'un an, en raison notamment de ses problèmes au pied gauche.
«L'or de Rome me rend fière, lance la médaillée de bronze des Mondiaux 2019. Je n'étais jamais arrivée à une grande compétition avec aussi peu de confiance. Mais maintenant, toutes ces dernières semaines sont derrière moi.»
Outre la défense de son titre européen, une première dans l'histoire de l'athlétisme suisse, Mujinga Kambundji se réjouit pour son groupe d'entraînement composé de sa sœur Ditaji et de William Reais. «Nous avons tous les trois une médaille ! Qui l'aurait cru avant Rome ? Et je suis particulièrement contente pour William, la première médaille est toujours si spéciale.»
«Plus de bricolage, simplement du travail»
Maintenant, la sprinteuse se tourne vers Paris avec confiance. «Le calme va enfin revenir à l'entraînement. Plus de bricolage, simplement du travail», affirme-t-elle. Le plan jusqu'aux Jeux olympiques est le suivant: «rester en forme et surtout éviter une baisse de régime au profit d'une deuxième phase de préparation. J'ai eu de mauvaises expériences avec cela.»
Même à 32 ans – elle les fêtera le 17 juin – la Bernoise est capable de traverser une saison complète. Et elle ne veut probablement pas avoir besoin d'un deuxième déclic cette année.