Golf Golf : une période difficile sur les greens pour la Suisse

ATS

30.8.2021 - 09:22

Keystone-SDA, ATS

Même si deux Suisses ont passé le cut de l'Omega European Masters de Crans-Montana en fin de semaine, le golf suisse masculin est terriblement à la traîne. En panne de champions, il végète.

Raphäel de Sousa a disputé la semaine dernière l'Omega European Masters de Crans-Montana.
Raphäel de Sousa a disputé la semaine dernière l'Omega European Masters de Crans-Montana.
Keystone

Seuls deux pros suisses – dont le Genevois Raphäel de Sousa, 71e – ont disputé le très réputé tournoi du Haut-Plateau valaisan. Dans les années 90, il n'était pas rare d'en rencontrer une dizaine à ce niveau. A l'époque, des joueurs comme André Bossert ou Paolo Quirici écumaient les grands tournois européens, aux côtés desquels s'épanouissaient aussi des espoirs comme Steve Rey, Dimitri Bieri et Christophe Bovet.

La victoire de Bossert à Cannes en avril 1995 reste dans les mémoires de tous les amateurs de ce sport. Ce fut l'apogée de ces belles années, marquées par d'autres jolis succès. Aujourd'hui, la nouvelle génération est à des années-lumière des meilleurs.

Un décès, puis la descente

Il y a trente ans, les Suisses profitaient des conseils avisés du coach suédois Jan Blomqvist, à l'origine des progrès des années 90, jusqu'à son décès soudain à l'été 1997.

Par la suite, André Bossert, malmené par des douleurs au dos récurrentes, n'a plus pu défendre correctement ses chances. Quirici s'est retiré du circuit professionnel à même pas 34 ans pour se consacrer davantage à sa famille.

Le golf suisse a certes vu ensuite l'éclosion de Julien Clément, à fin 2002. Mais deux ans plus tard, le Genevois n'était plus qualifié pour le circuit européen majeur, l'European Tour. Depuis lors, c'est la descente, brutale. Le golf suisse a traversé dix-sept années de disette. Et ça continue. Plus aucun joueur helvétique n'a pu s'aligner régulièrement au 1er échelon continental.

Lanterne rouge

La Suisse constitue une bien triste exception. Aucun autre pays occidental, à l'exception des nations-confettis, n'affiche un niveau aussi faible. Pire, le décrochage, côté masculin, s'aggrave. Même les pays de l'Est, sans tradition dans le golf, comme la Pologne ou la République tchèque, ont dépassé la Suisse.

Il y a trente ans, des pays comme l'Autriche, la Belgique ou le Danemark étaient au même niveau que la Suisse. Aujourd'hui, ces nations possèdent des joueurs à même de gagner des tournois, y compris sur le circuit américain.

Alors que l'Omega European Masters battait son plein, les meilleurs Suisses, Jeremy Freiburghaus, Benjamin Ruch et Marco Iten, s'escrimaient sur de petits tournois pour gagner quelques chèques à même de les faire monter dans la hiérarchie.

Le directeur du tournoi de Crans-Montana, Yves Mittaz, n'a pu inviter que deux professionnels du cru, Mathias Eggenberger et Raphaël de Sousa. Triste constat, reste à trouver le remède.