Mo Farah, quadruple champion olympique exilé sur la route depuis quatre ans, fait son retour sur la piste samedi lors de la Coupe d'Europe de 10'000 m à Birmingham. Le Britannique cherche à se qualifier pour les Jeux de Tokyo (23 juillet-8 août).
A 38 ans, Mo Farah est en quête d'un 5e titre olympique après ses deux retentissants doublés 5000 et 10'000 m à Londres en 2012 et Rio en 2016. Après les Mondiaux 2017 de Londres, le Britannique avait pourtant décidé de se consacrer entièrement à la route et tenter de briller sur la distance reine du marathon.
Mais il n'avait pas connu les succès espérés, malgré une victoire à Chicago en 2018 et un record personnel en 2h05'11. Samedi, il effectuera à Birmingham sa première course sur piste depuis 2017, mis à part son record de l'heure réussi en septembre 2020 à Bruxelles (21,330 km).
La course servira également de sélection olympique pour l'équipe de Grande-Bretagne sur la distance. Pour voir Tokyo, Mo Farah doit terminer parmi les deux premiers Britanniques et surtout réussir les minima internationaux (27'28''00). La fédération britannique s'est laissée de la marge, puisqu'elle pourra sélectionner un 3e athlète, à condition qu'il ait réussi les minima.
La partie n'est pas gagnée d'avance pour "Sir" Mo, qui doit faire face à une exceptionnelle génération de compatriotes: Marc Scott (27 ans) et Sam Atkin (28 ans) ont déjà le temps qualificatif en poche, et le jeune Jake Smith (23 ans) a couru un impressionnant marathon en avril (2h11'00) alors qu'il n'était prévu que comme lièvre.
Surtout, l'état de forme de Farah est une totale inconnue entre son âge avancé, son absence de repères faute de compétition, et sa participation à une émission de téléréalité fin 2020. De quoi interroger sur sa capacité à réussir sans lièvre le temps demandé, ce qui aurait été une formalité à sa grande époque.
"Mon entraînement se passe bien, j'ai juste une course devant moi. A moi d'essayer de décrocher le temps qualificatif, ça s'annonce passionnant", a-t-il indiqué à Sky Sports. "Quand je pense à la piste, ça m'a vraiment manqué, et c'est l'une des raisons pour lesquelles je voulais y revenir et voir si j'étais capable de défendre mon titre et d'écrire l'histoire", a ajouté l'athlète.