Les finales de play-off de LNA débutent cette semaine. Dès jeudi pour les dames et dès vendredi pour les messieurs. Le NUC et le LUC sont en lice pour un improbable doublé romand.
En Suisse, le volleyball détonne. Il s'agit du seul sport de salle qui fédère. Alors que le basket ne préoccupe vraiment que Romands et Tessinois, que le handball et le unihockey n'intéressent qu'un public alémanique, le volley, lui, parvient à rallier tout un pays à sa cause. De Genève à Amriswil, des Franches-Montagnes à Lugano, tout le monde a un rôle à jouer.
Si les Tessinois sont en retrait cette année, les deux finales de LNA promettent deux duels de choix. Qu'il s'agisse d'Amriswil-LUC chez les hommes ou de Aesch-Pfeffingen-NUC chez les dames, le volley est bilingue cette saison. «C'est vrai qu'au niveau de l'exposition médiatique, ce sont deux affiches idéales, entre Romands et Alémaniques», se félicite Werner Augsburger, directeur général de SwissVolley.
Le LUC, pour confirmer
L'occasion est belle et presque unique de consacrer deux représentants francophones. Bien sûr, la Suisse romande est une terre accueillante pour le volley. Elle y a eu ses succès, notamment chez les hommes, en le dominant jusqu'à la fin des années 90. Au 21e siècle, cela s'est un peu moins bien passé, même si Chênois (2002, 2006, 2012) et le LUC (2008 et 2018) ont eu leur petite part du gâteau.
Reste qu'il n'y a aucune surprise à retrouver le club vaudois à ce stade de la compétition. «Nous avons construit une équipe pour aller en finale, assène Georges-André Carrel, aujourd'hui directeur technique du club de Dorigny. Et au début de saison, une analyse non émotionnelle aurait estimé qu'Amriswil et le LUC avaient de fortes chances de se retrouver en finale.» C'est donc le cas, et c'est la preuve que le club universitaire travaille bien depuis deux ans, avec l'arrivée de l'entraîneur italien Max Giaccardi.
Cela s'est un peu fait au détriment de la formation. Le LUC y reviendra, mais en attendant il a une affiche de rêve à disputer contre les Thurgoviens. «Une finale, c'est une fantastique opportunité, observe Carrel. Il ne faut pas voir cela comme un objectif insurmontable, même si Amriswil a écrasé la saison régulière. En play-off, il faut remettre les choses à plat.» Pas forcément favoris en demi-finale contre Schönenwerd, Adrien Prével et ses coéquipiers ont pourtant remporté leur série 2-0 et restent sur onze victoires consécutives. Preuve que le quart de finale de Coupe perdu contre Näfels a été digéré.
Après Volero, le NUC?
Un accroc que le NUC n'a pas connu, tant il a vécu la saison sur un petit nuage. «C'est une année fantastique», s'enthousiasme sa présidente Jo Gutknecht. Référence au doublé déjà acquis (Coupe-Supercoupe, à chaque fois contre Aesch) et au triplé auquel les Neuchâteloises aspirent. En 60 ans, le volley féminin helvétique n’a connu que trois champions romands, le dernier en 1985 (avec le LUC). L’occasion est belle d’inverser le cours de l’histoire.
Il faut dire que le NUC a parfaitement profité de la configuration particulière de cette saison. Sans Volero Zurich, parti s’établir dans le championnat de France, la voie s’est libérée. «Cette année, il n’y avait plus d’excuse pour les autres clubs, perçoit Werner Augsburger. Et le niveau n’a pas baissé, au contraire. Il est beaucoup plus équilibré, même si Volero poussait aussi les autres à s’améliorer.»
Jo Gutknecht, elle, refuse de parler de championnat au rabais, bien que toutes les équipes étaient assurées de se qualifier pour les play-off: «En LNA, Volero ne forçait pas son talent, qui était surtout prédisposé à briller en coupe d’Europe, analyse-t-elle. Cela se faisait au détriment du spectacle. Il n'y a désormais plus ce frein mental.» Le NUC se voit ainsi bien être le premier champion de l'ère «post-Volero».