Une course contre-la-montre: les organisateurs du Tour de France ont bouclé à temps le parcours de l'édition 2021 qui sera dévoilé dimanche. Toutefois l'habituelle cérémonie de présentation en grande pompe a été supprimée à cause du Covid-19.
La présentation du parcours, déjà repoussée d'une semaine, a été finalement décalée de trois jours supplémentaires. Au lieu d'être détaillée sur la grande scène parisienne du palais des Congrès, devant quelque 4000 personnes, la carte le sera sur le plateau de France Télévisions dans l'émission Stade 2, dimanche en début de soirée, par son directeur Christian Prudhomme.
Tout était prêt, pourtant, pour le rendez-vous de jeudi, puisque les équipes techniques d'ASO, la société organisatrice de la plus grande course du monde, ont réussi à finaliser l'ensemble des étapes et à procéder aux reconnaissances.
«On a terminé à la mi-octobre», précise à l'AFP le directeur de course Thierry Gouvenou. Plus tard, évidemment, qu'à l'habitude, dès lors que le site du Grand départ, prévu de longue date à Copenhague, a été modifié en juillet.
Quatre jours en Bretagne
En raison du report de l'Euro de football, la capitale du Danemark ne pouvait accueillir le Tour aux dates programmées. Quant à l'alternative un temps envisagée, un glissement d'une semaine, l'hypothèse a tourné court très vite en raison des JO, eux aussi reportés mais au programme immuablement figé.
«Il a fallu trouver un autre Grand départ et changer une semaine du Tour de France», soulignait récemment à l'AFP Christian Prudhomme qui remercie à chaque fois la région Bretagne d'avoir avancé d'un an sa candidature. Avec un point de départ fixé à Brest le 26 juin 2021, et non à Rennes puisque des élus locaux ont fait part de leur réticence ou de leur opposition.
Contraints de revoir tout le début de leur copie, les organisateurs ont opté pour quatre journées en Bretagne, le berceau du cyclisme français qui a donné des vainqueurs du Tour inoubliables et des champions du monde mémorables (Louison Bobet, Bernard Hinault). Quatre journées dans les départements bretons, avec des étapes, selon la presse régionale, à Landerneau (Finistère) et Mûr-de-Bretagne (Côtes-d'Armor), deux arrivées pour puncheurs, Pontivy (Morbihan) et Fougères (Ille-et-Vilaine), favorables aux sprinteurs.
«On a été dépendant aussi de la mise en place des équipes municipales après les élections (fin juin)«, explique Thierry Gouvenou. «Cela a été tendu: on a fait un tiers du parcours avant le départ du Tour 2020 (fin août), on s'est précipité après l'arrivée pour les deux derniers tiers. Mais toutes les étapes ont été reconnues».
«Varier au maximum»
Au gré des confidences des élus locaux dans les médias, les suppositions évoquent une rapide traversée pour rejoindre les Alpes (Tignes), un passage par le Mont Ventoux, l'un des lieux icôniques du Tour, et plusieurs étapes pyrénéennes (Andorre, col du Portet, Luz-Ardiden) avant un contre-la-montre du côté de Libourne et de Saint-Emilion, dans les vignobles prestigieux du Bordelais.
Le Tour 2021 présentera-t-il un caractère aussi montagneux que ces deux dernières années ? Avec combien d'arrivées au sommet ? Aura-t-il un ou deux contre-la-montre individuels ?
«Il n'y a pas de dogme», répète Christian Prudhomme qui n'en reconnaît en réalité qu'un seul: «varier au maximum», et non se livrer à la surenchère de durcir les parcours d'une année à l'autre.
Pourquoi ne pas, alors, imaginer un retour à un certain classicisme ? Tant pour les grandes ascensions, négligées l'été dernier au profit de cols plus récents dans l'histoire du Tour, que pour l'équilibre entre haute montagne, étapes accidentées et contre-la-montre. Le dernier «chrono» du Tour 2020, avec le coup de théâtre réussi par le Slovène Tadej Pogacar, semble avoir remis en selle la discipline.