Au bord du précipice, les basketteurs français ont arraché leur qualification pour les quarts de finale de l'Eurobasket-2022 en prolongation contre la Turquie (87-86), samedi à Berlin.
«Tu as l'impression de survivre à un match que tu aurais dû perdre», a résumé, soulagé, Evan Fournier. «Ça nous a remontés pour la prolongation.» La place des Bleus au tour suivant a en effet tenu à deux lancers francs ratés par le Turc Cedi Osman avec douze secondes au chronomètre, et une claquette dans la foulée de Rudy Gobert, immense samedi (20 pts, 17 rebonds), pour se faufiler en prolongation (77-77). «J'ai déjà vécu ça mais quand tu le revis, tu as toujours l'impression que c'est la première fois», a encore commenté le capitaine Fournier.
La Serbie ou l'Italie
Les hommes de Vincent Collet, vice-champions olympiques, redescendront dans l'Arena de la capitale allemande mercredi, sans doute face à la Serbie de Nikola Jokic, à moins d'un exploit de l'Italie en huitièmes dimanche.
Une montée en puissance est recommandée... Car le vide laissé par les deux grands absents, Nicolas Batum et Nando De Colo, au repos cet été, n'est toujours pas comblé en attaque, où les Bleus comme depuis le début de l'Euro ont multiplié les pertes de balles samedi (20 avant la prolongation). A l'image d'une passe en tribune d'Evan Fournier (13 pts) à l'orée des trois dernières minutes.
Ils ont pourtant compté jusqu'à 16 points d'avance (31-15), évaporés dans une salle chauffée par les «Türkiye» de la diaspora turque en Allemagne.
Un nouveau trou d'air total dans le troisième quart-temps les a fait vaciller, le 19-0 encaissé les faisant basculer de 49-38 à 49-57 et confirmant leur peine à gérer les temps faibles.
«Difficilement supportables»
Surtout, les Turcs ont réglé la mire après une maladresse maladive en début de match (5/19, 26% dans le premier quart-temps). Les yeux peut-être encore collés à cet horaire inhabituel (12h00), ils ont fini par convertir les pertes de balles, déjà nombreuses en première reprise (6).
Un défaut à corriger d'urgence pour les Bleus alors que leurs deux revers en phase de groupes les ont contraints à un parcours du combattant pour aller au bout, leur objectif répété.
«Cette faiblesse est vraiment une vulnérabilité difficilement supportable, s'est agacé le sélectionneur. Surtout dans un match couperet. Il faut que ça s'arrête parce qu'il ne peut pas y avoir de suite.»
Mercredi prochain, le double MVP Nikola Jokic ne serait que la première des trois superstars NBA sur le passage des Bleus. Les hommes de Vincent Collet peuvent retrouver en demi-finale la Slovénie de Luka Doncic, avant une finale face à la Grèce de Giannis Antetokounmpo. A condition que tout ce petit monde, à commencer par les Bleus, ne prenne pas la porte avant.
Car samedi, la bande d'Evan Fournier a été tout proche de prendre la «Sublime Porte», face à une Turquie privée sur blessure de son meneur star Shane Larkin, double vainqueur de l'Euroligue avec l'Efes Istanbul.
Si les vice-champions olympiques ont bien contenu le meilleur joueur adverse depuis le début de l'Euro, le prometteur intérieur des Houston Rockets Alperen Sengun (8 pts), leur sort n'a tenu qu'aux deux lancers manqués par Cedi Osman. Une sanction critiquée à l'unisson par les Bleus, ajoutant une nouvelle polémique arbitrale.
«Siffler une faute antisportive, il faut arrêter, a pesté le meneur Thomas Heurtel (13 pts, 7 passes). Les arbitres savent très bien qu’on va faire faute pour arrêter le chronomètre, s’ils regardent un peu des matches de basket.»