Basketball 3x3 Les Suisses rêvent des JO de Paris 2024

gma, ats

6.5.2023 - 05:00

On connaîtra le 1er novembre prochain les trois premiers pays qualifiés par genre pour les JO de Paris 2024 en 3x3, par le biais du classement FIBA. La Suisse est pour l'heure la 12e meilleure nation du monde chez les messieurs, la 20e chez les dames.

On connaîtra le 1er novembre prochain les trois premiers pays qualifiés pour les JO de Paris 2024.
On connaîtra le 1er novembre prochain les trois premiers pays qualifiés pour les JO de Paris 2024.
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gma, ats

«Le top 3 est impossible à aller chercher», explique Westher Molteni, membre de la Team Lausanne et figure de proue du 3x3 helvétique. «Il faudrait que Fribourg et nous enchaînions les titres sur le FIBA 3x3 Pro Tour cet été», soupire-t-il.

Huit équipes par genre prendront part au grand rendez-vous parisien, et cinq places seront attribuées lors de trois différents Tournois de qualification olympique. Le coup n'était pas passé loin pour les Suissesses en 2021, Marielle Giroud et Cie échouant à deux victoires d'une place aux JO de Tokyo lors du TQO de Graz.

Objectif top 8

Deux ans plus tard, les perspectives sont meilleures chez les messieurs, qui sont ainsi directement qualifiés pour la Coupe du monde prévue à Vienne (30 mai-4 juin), que pour les dames qui espèrent décrocher l'un des trois derniers tickets pour la phase finale ce week-end à Eilat. Mais la tâche s'annonce aussi ardue.

«Il faudra faire partie du top 8 européen le 1er novembre pour pouvoir prendre part à un TQO. Peut-être qu'une place dans le top 10 suffira», explique Westher Molteni. La Suisse pointe pour l'heure au 10e rang dans la hiérarchie continentale chez les messieurs, et au 14e chez les dames.

Il est donc l'heure de partir en quête des points qui permettront au 3x3 suisse de continuer à croire en son rêve olympique. Or, c'est avant tout sur le circuit international que ces points se récoltent chez les messieurs, dans les World Tour Masters (parmi lesquels celui de Lausanne) et les Challengers.

«Il faut qu'un maximum de joueurs suisses inscrive des points sur la scène internationale (réd: les résultats des 25 meilleurs comptent), et il faudrait que chacun disputer 9 tournois au minimum. Mais si au final quelques joueurs ont disputé 15 tournois et d'autres deux ou trois, il nous manquera peut-être des points pour aller aux JO», souligne Westher Molteni.

Les points, avant tout

Au sein de la Team Lausanne, le Tessinois fait sa part du boulot. Molteni et ses compères Gilles Martin, Marco Lehmann et Carlos Martinez seront d'ailleurs bientôt sur le front en Chine sur le circuit Challenger. Avec un retour en Suisse prévu le 29 mai, soit à la veille du coup d'envoi de la Coupe du monde.

«Lausanne doit obtenir des résultats à l'international. C'est ce qui nous permet d'avoir des sponsors et de tourner», rappelle celui que l'on surnomme King Wes. «D'ailleurs, si on devait choisir entre un Challenger et un tournoi qualificatif pour un Euro, on disputerait le Challenger: on peut y obtenir beaucoup plus de points, ce qui est crucial dans cette année post-olympique», glisse-t-il.

Mais «Gilles, Marco et moi sommes évidemment prêts à défendre les couleurs de la Suisse lors de cette Coupe du monde», dont les trois premiers décrocheront un ticket pour un TQO. Tous trois devraient d'ailleurs être sélectionnés, la marge de manoeuvre étant réduite en raison des play-off de SBL (finale dès le 3 juin).

L'exemple de la France

«En France, c'est inimaginable qu'un joueur de très haut niveau de cinq évolue en équipe nationale de 3x3. En Suisse, les meilleurs joueurs de cinq font du 3x3. Ce qui a ses avantages et ses inconvénients», explique pour sa part Hervé Coudray, responsable technique national à Swiss Basketball.

«La Team Paris, par exemple, est composée de six professionnels qui écument le circuit international et qui marquent des points» pour la France, 8e du classement mondial masculin. «Ils touchent 48'000 euros par an, un salaire correct par rapport à la 2e ou à la 3e division française», poursuit le technicien français.

Une telle professionnalisation semble impossible en Suisse. «Le budget annuel de la Team Lausanne est d'environ 150'000 francs, apportés uniquement par des sponsors. Il en faudrait 400-500'000 pour nous professionnaliser véritablement», précise Westher Molteni. L'argent reste bien le nerf de la guerre.