Le nonuple champion du monde des rallyes Sébastien Loeb partage sur les réseaux sociaux des instantanés insolites de son confinement chez lui en Suisse. Comme une séance de moto trial jusque dans sa cuisine.
«Quand on fait quelque chose de rigolo, autant le partager», explique celui qui dispute cette année un programme partiel en WRC avec Hyundai.
Comment occupez-vous votre confinement?
«Les conditions sont moins strictes qu'en France. On n'est pas interdits de sortir, pas obligés d'être seuls dans sa voiture... Après, avec les magasins et tout fermés, il n'y a pas énormément de monde dehors, à part pour se balader, faire un peu de trottinette ou du vélo. La plupart des gens sont conscients de ce qui se passe et tout le monde évite les contacts. (...) Je ne fais pas grand-chose en fait. Un peu de sport, de Playstation, je m'occupe de ma fille, un peu de trampoline, de moto dans la maison (rires). J'aime bien faire du trial de temps en temps et, comme il ne faut pas trop sortir, on en fait dans la maison!»
Vous avez posté ces images sur les réseaux sociaux, ainsi que des défis que relève votre copilote Daniel Elena. C'est important d'être présent en cette période?
«Je pense que c'est sympa de rester présent pour les fans. Quand on fait quelque chose de rigolo, autant le partager. Je pense qu'il y en a qui y trouvent du plaisir. Danos, ça n'est pas un défi que je lui lance, c'est lui qui se lance des défis tout seul à vouloir faire la même chose que moi. Ça n'est pas toujours une réussite mais il fait l'effort d'essayer!»
Quelles sont pour vous les conséquences sportives de la pandémie de COVID-19?
«Depuis le Rallye Monte-Carlo, je ne suis pas monté dans la voiture. Déjà qu'en temps normal, je n'y monte pas aussi souvent que ceux qui font le championnat complet... Mais là ça fait depuis janvier que je n'ai pas vu la voiture! Les trois prochaines manches sont reportées. Vont-elles finalement avoir lieu? Est-ce qu'on va sortir du confinement et est-ce que la situation va se stabiliser et les activités pouvoir reprendre dans trois semaines? Un mois? Deux mois? Je n'en sais rien et je pense que personne ne le sait vraiment. On verra bien, on fera avec.»
C'est embêtant pour un pilote de ne pas toucher un volant pendant plusieurs mois?
«Je touche le volant de la Playstation! Ça n'est pas tout à fait pareil mais ça permet de passer le temps. Après, forcément, vu que c'est mon activité principale et que je ne peux pas l'exercer, ça change un peu la vie.»
Que pilotez-vous virtuellement?
«Je suis plus F1! Je pense que les pilotes de F1 font du rallye et ceux du rallye de la F1 (rires). Ça change un peu!»
Ça permet de garder la main aussi?
«Ça ne fait pas de mal. Après, je le fais plus pour le fun. Je pense que pour certains pilotes de circuit, ça apporte peut-être plus de rester au contact. En rallye, c'est du pilotage pur, on n'est pas dans le peloton, donc c'est un peu différent. En circuit, je pense qu'il y a plus à gagner à faire de la Playstation ou n'importe quel simulateur. (...) Pour moi, ça passe le temps.»
Prendrez-vous le départ d'une course virtuelle?
«Ça n'est pas prévu pour l'instant. Après, pourquoi pas? Le truc c'est que, quand on s'y met vraiment, ça prend beaucoup de temps. Si on est enfermé toute la journée dans la pièce, les gens dans la maison sont vite blasés (rires). Enfin, je verrai selon ce qu'on me propose...»
Dans tout ça, vous trouvez le temps de vous maintenir physiquement?
«Je fais un peu de vélo, soit en intérieur soit en extérieur de temps en temps. Sinon, la plupart du temps, je cours sur mon tapis et je fais quelques pompes, des trucs comme ça. Je n'ai pas de matériel particulier ici, donc on fait avec ce qu'on a. Je n'ai jamais fait cinq heures de sport par jour non plus, donc je garde le même rythme qu'avant.»