Genève
Cinq ans après avoir participé au rachat des Los Angeles Dodgers, en faillite, la légende du basket Magic Johnson peut décrocher un énième titre: son équipe dispute à partir de mardi contre Houston les World Series, la finale de la Ligue majeure de baseball (MLB).
Il a beau avoir collectionné cinq titres de champion NBA, trois trophées de meilleur joueur (MVP) avec les Lakers ou encore un sacre olympique avec la "Dream Team" en 1992 à Barcelone, Earvin Johnson Jr a vécu à 58 ans jeudi dernier l'une des soirées les plus intenses de son existence.
"C'est un moment que je n'oublierai jamais", a admis Johnson, sautillant dans les couloirs du Staples Center, la salle des Lakers. Il a vu sur un écran de télévision "ses" Dodgers écraser 11-1 les Chicago Cubs, champions en titre, et décrocher leur billet pour leur première finale depuis 1988.
Au même moment, "ses" Lakers entraient dans une nouvelle ère: revenu au printemps dernier dans l'encadrement de son équipe de toujours au poste de président des opérations basket, "Magic" veut redonner à la franchise au célèbre maillot jaune sa gloire passée sous la conduite de Lonzo Ball, recrue prodige de 19 ans, en attendant la possible arrivée, en juillet 2018, de la superstar LeBron James.
Le gamin de Lansing
Pour les Dodgers, la "magie" Johnson a encore opéré. "Jamais de ma vie, moi le gamin de Lansing, dans le Michigan, je n'aurais imaginé être propriétaire d'une équipe de baseball, qui plus est d'une équipe qui va disputer les World Series", a-t-il confié au Los Angeles Times.
Retraité des parquets NBA depuis 1996 -il avait mis un terme à sa carrière en novembre 1991 en annonçant sa séropositivité, avant de disputer les JO 1992 et de revenir pour une dernière saison en 1995/1996-, Johnson a depuis fait fortune dans les affaires.
Il est à la tête d'un groupe présent dans le cinéma, l'audiovisuel, les services financiers... et le sport bien sûr, avec des participations dans des équipes professionnelles à Los Angeles.
En 2012, avec des amis milliardaires, il rachète les Dodgers et leur emblématique stade, en plein coeur de la métropole californienne, pour 2,3 milliards de dollars, un record pour une franchise professionnelle!
L'équipe est pourtant alors au plus mal: son propriétaire Frank McCourt, un magnat de l'immobilier qui a racheté en 2016 le club français de football de l'Olympique Marseille, est en plein divorce et doit verser 131 millions de dollars à son ex-épouse.
"C'est notre année"
Mais les problèmes de McCourt ne remontent pas à son divorce qui a longtemps fait les délices de la presse people: sa gestion des Dodgers, qu'il a rachetés en 2002 pour 371 millions de dollars, laisse à désirer et il n'arrive plus à payer les salaires des joueurs, au point que la MLB, la Ligue professionnelle, doit intervenir, jusqu'au rachat.
"Les gens n'ont pas compris pourquoi à l'époque on a dépensé tant d'argent, mais les World Series ont toujours été notre but", a rappelé Johnson.
Contrairement à leurs adversaires de la finale 2017, les Astros, les Dodgers ont un palmarès avec six titres et sont l'une des équipes les plus connues des Etats-Unis. "C'est notre année, je le dis depuis plusieurs mois déjà, mais personne ne voulait m'entendre", a souri Johnson qui a investi 50 millions de dollars de sa fortune personnelle estimée à 700 millions dans les Dodgers, pour 2,3% du capital.
La renaissance des Dodgers est source d'espoir pour Johnson et les Lakers, deuxième franchise la plus titrée de l'histoire de la NBA (16 championnats) qui enchaîne les saisons catastrophiques depuis 2013. "Les Dodgers et les Lakers sont les deux équipes les plus célèbres de Los Angeles, les Lakers sont en retrait depuis quelques années, mais nous essayons de les ramener au plus haut", a-t-il prévenu.
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