La saison des classiques printanières prendra fin dimanche avec Liège – Bastogne – Liège, deux jours avant le début du Tour de Romandie. Trois Suisses seront au départ, dont Marc Hirschi. Le Bernois fait partie des outsiders.
Lors de la saison 2020 raccourcie en raison de la pandémie, Hirschi s'était révélé au plus haut niveau en août lors du Tour de France, où il avait notamment gagné une étape. Plus tard, le Bernois avait remporté la Flèche wallonne et fini 2e de Liège – Bastogne – Liège avant d'obtenir le bronze lors des Mondiaux sur route.
L'an passé toutefois, Hirschi n'a souvent été que l'ombre du coureur si explosif de 2020. Il n'a que rarement pu démontrer ses qualités lors de ses 77 jours de course, ne s'imposant qu'une fois sur une étape du Tour du Luxembourg. L'abandon lors des Mondiaux et un 36e rang au Tour de Lombardie ont montré au Suisse que cela ne pouvait plus continuer ainsi.
Les Fêtes avec des béquilles
Ses problèmes à une hanche en raison d'une jambe un peu plus courte que l'autre, longtemps traités de manière conservative, le gênaient de plus en plus. «Je n'avais plus aucun plaisir sur le vélo», a-t-il déclaré dans «L'Equipe». Il ne restait dès lors qu'une solution, soit l'opération.
Hirschi est passé sur le billard à mi-décembre. Il a ensuite passé Noël et Nouvel-An avec des béquilles, alors que ses coéquipiers du team UAE Emirates avaient déjà repris l'entraînement. Mais cela ne l'a pas perturbé.
«A peine l'opération passée, j'étais focalisé sur mon retour. J'avais enfin une solution à mon problème, un plan», a expliqué le coureur bernois dans le quotidien sportif français.
Victoire dès la première course
Marc Hirschi (23 ans) a lancé sa saison le 20 mars dans la région de Florence, remportant la course «Per sempre Alfredo». Le Suisse avait eu de bonnes sensations à l'entraînement, mais «je ne savais pas où j'en étais», a-t-il avoué.
Cette victoire acquise en solitaire, certes sur une course à la participation modeste, lui a fait du bien. «C'était un moment très important pour moi, pour mon moral, c'était la preuve que je n'avais pas trop perdu.»
Hirschi ne va cependant pas automatiquement retrouver la forme qui était la sienne en 2020. «Le corps doit encore s'adapter, les muscles autour de l'os s'habituer à mon nouveau mouvement. Cela peut prendre jusqu'à un an pour que je ne sente vraiment plus rien et que tout soit normal», a-t-il expliqué.
En onze jours de course cette année, le Bernois s'est classé à sept reprises dans le top 10. Son 9e rang voici deux semaines à l'Amstel Gold Race a été prometteur. «Je me suis senti très fort» lors de la classique néerlandaise, a-t-il remarqué. Il n'a pas confirmé lors de la Flèche wallonne mercredi.
Electron libre
Avant cette 108e édition de la «Doyenne», que peut attendre Hirschi? Son équipe mise en priorité sur Tadej Pogacar. Le Slovène s'était imposé à Liège l'an passé et fait à nouveau partie des grands favoris avec les Belges Wout van Aert et Remco Evenepoel, le champion du monde français Julian Alaphilippe et le vétéran espagnol Alejandro Valverde.
Marc Hirschi évoque pour sa part un rôle d'électron libre. «Je suis content car l'équipe me laisse cette liberté. Tadej est le numéro 1, mais c'est toujours mieux de pouvoir jouer plusieurs cartes. On ne m'interdit pas de saisir mes opportunités», explique-t-il.
Il en sera aussi de même pour le Tour de Romandie la semaine prochaine, ainsi que sur le Tour de Suisse (12 au 19 juin). Ces deux courses, ainsi que le Tour de Lombardie en automne, constituent les principaux objectifs du Bernois cette saison. Il ne va par contre pas disputer de grand tour sur trois semaines en 2022.