Un peu plus de cinq semaines après son grave accident à Altenberg, Sandro Michel s'est exprimé pour la première fois sur son état de santé. Le freineur a aussi émis des critiques sur les organisateurs lors d'un entretien avec Keystone-ATS.
Sando Michel se trouve actuellement dans une clinique de Bellikon, en Argovie, où il se remet de ses sérieuses blessures. Il est confiné dans une chaise roulante et a perdu 15 kilos depuis l'accident dans lequel il aurait pu perdre la vie. Entretien.
Sandro Michel, comment allez-vous?
«Vraiment pas mal vu les circonstances. Cela progresse relativement bien et j'espère que cela continuera ainsi. Il y a des jours et certains moments durant lesquels c'est plus dur, mais cela fait partie du processus. Le plus important pour moi, c'est que les médecins m'ont confirmé que je pourrais à nouveau mener une vie normale.»
Est-ce que vous vous rappelez de l'accident?
«Non, tout est loin, la dernière chose dont je me souviens, c'est la poussée. Ensuite, l'hôpital à Dresde.»
Pouvez-vous expliquer comment c'est arrivé?
«Nous avons chuté dans les virages 13 et 14. Il y a eu un choc, j'ai été éjecté du bob et perdu connaissance. Inanimé sur la piste dans la zone d'arrivée, où la pente remonte, j'ai encore été heurté par le bob qui redescendait.»
On parle d'un poids de combien, environ?
«Sans doute une demi-tonne. Le bob pèse un peu plus de 200 kilos, à quoi il faut ajouter trois hommes de plus de 100 kilos.»
Vous avez subi quatre opérations. Peut-on déjà dire comment cela va évoluer?
«Pour le moment, c'est difficile. J'ai encore des douleurs relativement importantes à la poitrine et aux côtes qui ont été cassées. Cela demande du temps. Les hanches me font encore très mal, je ne peux pas encore beaucoup bouger. Je suis des thérapies chaque jour. Mais il faut du temps et de la patience, ce que je dois apprendre.»
«Je trouve extrêmement regrettable que des choses pareilles se produisent»
A propos de son accident
Il y a eu de nombreuses discussions au sujet de l'accident. Aurait-il pu être évité?
«A mon avis, oui. Cela n'aurait pas été une grande affaire de mettre en place des critères de sécurité. A Altenberg, cela arrive depuis des années. Le matin de notre accident, le pilote allemand Johannes Lochner a aussi chuté et son freineur s'est retrouvé sur la piste. Il a demandé de manière explicite des mesures pour éviter que le bob ne revienne en arrière après l'arrivée. Je trouve extrêmement regrettable que des choses pareilles se produisent. A mon avis, c'est très faible de la part des responsables de la piste de ne pas avoir empoigné le problème. Il y aurait pu avoir un mort. Ce n'est pas passé loin pour moi.»
Avez-vous eu des contacts avec quelqu'un de la Fédération internationale?
«Aucun, rien. Je dois dire que je suis extrêmement déçu.»
Pas même pour savoir comment vous allez?
«Rien du tout. C'est vraiment nul, je l'avoue. Pour le reste, énormément de gens m'ont contacté, aussi de ma Fédération qui est très bien organisée et qui a très bien géré la situation.»
Faites-vous des reproches à votre pilote Michael Vogt pour la chute?
«Absolument pas. Les chutes font partie du jeu en bob et chacun est conscient des risques. Mais que cela prenne de telles proportions, personne n'y pense.»
Quand vous serez remis, vous allez donc remonter dans un bob avec Vogt?
«Evidemment.»
Avez-vous bon espoir de pouvoir retrouver votre activité de freineur?
«Le chemin est encore très long. Cela dépendra énormément de ma hanche, qui est reconstruite avec des os. On ne sait pas encore si cela fonctionnera bien au niveau de la circulation sanguine. Il y a un gros point d'interrogation. Mais j'espère que tout ira bien et qu'il me sera à nouveau possible de disputer des courses de bob. C'est mon objectif.»