Ski de fond Nadine Fähndrich, le phare du sprint suisse

olpe, ats

7.2.2022 - 11:38

Les temps changent. Longtemps dans l'ombre des épreuves de distance, le sprint est aujourd'hui la discipline qui offre le plus de perspectives au fond helvétique. Nadine Fähndrich visera le podium mardi à Pékin.

Nadine Fähndrich visera le podium mardi à Pékin.
Nadine Fähndrich visera le podium mardi à Pékin.
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Bon sang ne saurait mentir. Fille de Kurt Fähndrich, un des pionniers du ski de fond en Suisse avec son frère Markus dans les années 80, Nadine Fähndrich a grandi dans les odeurs de fart, d'autant que son frère Cyril évolue lui aussi au plus haut niveau.

«Quand le sprint (devenu discipline olympique en 2002, ndlr) s'est développé, j'ai su tout de suite que c'est la discipline qu'il fallait pour motiver les jeunes», a confié le père, Kurt, à la «Luzerner Zeitung».

Discrètement, sa fille a fait ses gammes en Coupe du monde, sans susciter beaucoup d'attention tant les feux des projecteurs étaient longtemps et logiquement dirigés sur des Dario Cologna, Laurien van der Graaff ou autre Nathalie von Siebenthal.

Course a priori très ouverte

Tout a changé au tournant de cette décennie, marquée par la médaille d'argent, dans le sprint par équipes, conquise par Nadine Fähndrich aux Mondiaux d'Oberstdorf en 2021 aux côtés de van der Graaff. Aujourd'hui, la Lucernoise échappe encore grandement au radar du grand public, mais pas des spécialistes qui reconnaissent sa montée en puissance.

Elle est actuellement 5e du classement mondial du sprint en Coupe du monde. Elle est arrivée 7e aux Mondiaux de Seefeld en 2019 (en individuel). Et à 26 ans, elle se sent prête pour un exploit. «Mon but est d'être au sommet de ma forme pour ces Jeux, de façon à pouvoir lutter pour une médaille», a-t-elle dit à Pékin.

La course de mardi se disputera en skating, sa technique favorite. Le tout sur un tracé très exigeant à Zhangjiakou, à 1700 m, qui sollicitera fortement les organismes et requerra des qualités d'endurance supérieures à la moyenne pour un sprint. Cela tombe bien, car Nadine Fähndrich, 18e du dernier Tour de Ski, a du coffre, en plus de la vélocité nécessaire.

La skieuse de Horw, désormais domiciliée dans la banlieue bâloise, s'est acclimatée à l'altitude lors d'un stage de dix jours à St-Moritz. A l'heure des pronostics, c'est un peu la bouteille à encre. Plusieurs épreuves ont été annulées cette saison à cause du covid, rendant les prévisions aléatoires.

Eviter les chutes

«Qui «survivra» jusqu'au bout? Telle sera une des questions», a estimé la fondeuse, en référence au risque de chutes élevé et à la succession des tours (du prologue à la finale en passant par les quarts et les demi-finales), qui menace de faire des dégâts.

La triple médaillée aux Mondiaux M23 (en 2016 et 2018) s'est ménagée pour mardi en renonçant au skiathlon de samedi. Sachant que le sprint par équipes de ces JO se disputera en style classique, qui lui sied moins bien, elle place presque toutes ses billes sur le sprint individuel. Même si elle s'alignera également sur le 10 km, en relais et dans le sprint par équipes.

Pour éventuellement écrire l'histoire, tous les astres devront être alignés. En vingt ans, à ce jour, aucun sprinter ou sprinteuse suisse n'a gagné de médaille olympique.