L'Agence mondiale antidopage (AMA) a renoncé à attaquer en diffamation son homologue américaine Usada, qui l'accuse depuis près d'un an d'avoir cherché à dissimuler le cas de 23 nageurs chinois contrôlés positifs en 2021. L'AMA l'a annoncé samedi.

«Dans l'intérêt de tourner la page et de concentrer nos efforts sur le renforcement du système mondial anti-dopage», l'instance de Montréal a retiré sa plainte, déposée à une date non précisée, contre Usada et son président Travis Tygart, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'AMA.
Le gendarme mondial de l'antidopage reste «convaincu que la poursuite aurait été couronnée de succès sur le fond», mais estime «qu'il est vain de débattre avec quelqu'un qui refuse d'accepter des preuves claires, dont le seul but est de nuire à l'AMA et au système mondial antidopage, et qui n'a aucun désir de trouver une solution».
Relations tendues
Si les relations sont de longue date difficiles entre l'AMA et Usada, elles ont été envenimées par la révélation dans la presse, au printemps 2024, que 23 nageurs chinois avaient été testés positifs en 2021 à une substance interdite sans être sanctionnés.
Travis Tygart, déjà un virulent critique du traitement par l'AMA des affaires de dopage russe révélées en 2015-2016, accuse depuis des mois l'organisation montréalaise d'avoir «permis à la Chine de glisser des cas positifs sous le tapis».
Le gendarme de l'antidopage martèle de son côté n'avoir commis aucune faute en acceptant la thèse de la «contamination alimentaire» avancée par les autorités chinoises, et juge le sujet clos depuis qu'un rapport du procureur suisse Eric Cottier, missionné par l'AMA, a estimé qu'elle avait travaillé «de manière autonome, indépendante et professionnelle».