«Je me focalise sur les Jeux, on verra tout ça après», a affirmé samedi à Londres le spécialiste français du 400 mètres haies Wilfried Happio, sélectionné aux JO mais accusé par une ancienne compagne de violences conjugales.
A une semaines des Jeux de Paris, le hurdleur de 25 ans fait l'objet d'une procédure disciplinaire lancée en interne par la Fédération française d'athlétisme (FFA) qui a également saisi la justice à son sujet après qu'une ex compagne a raconté au journal Le Monde les violences qu'elle affirme avoir subies de la part de l'athlète entre 2018 et 2019.
Aligné samedi à Londres sur le 400 mètres haies, Happio a pris la 5e place (48.26) de la course remportée par le Brésilien Alison Dos Santos (47.18).
«Il y a un peu de fatigue, je suis arrivé hier en avion mais il y a eu des problèmes électroniques (liés à la panne mondiale) qui ont un peu tout bloqué», a-t-il affirmé en zone mixte en évitant soigneusement de mentionner les accusations dont il fait l'objet. «C'était un voyage compliqué mais je me suis aligné parce que c'était important, c'était ma dernière course avant les Jeux.»
Interrogé sur les faits dont il est accusé, Happio -qui a déjà été par deux fois dans le viseur de la justice pour des violences envers des femmes, deux affaires classées sans suite- a affirmé qu'il vivait «une période très compliquée».
«J'essaye de me concentrer sur le nécessaire, sur les choses qui sont importantes pour moi», a-t-il dit. «On est des athlètes sur la piste mais en dehors, c'est à nous de prouver qui on est, nos valeurs. A moi de montrer qui je suis aujourd'hui.»
Il a toutefois refusé de commenter davantage : «Je me focalise sur les Jeux, on verra tout ça après. Pour l'instant j'ai un très gros boulot à faire parce que ce n'est pas peu de représenter un pays, une nation. Je dois bien le faire, donc ‹focus› sur la piste.»
Dans son témoignage au Monde publié mercredi soir, l'ex-compagne de Happio, aujourd'hui âgée de 26 ans, fait le récit, photos à l'appui et à travers une multitude d'épisodes, des violences dont elle affirme avoir été victime, en montrant des images de sa «cuisse recouverte d'un hématome», celles d'un jogging ensanglanté ou encore d'une mâchoire gonflée après «un énorme coup de poing dans la tête».