Une flopée d’outsiders, des espoirs suisses placés en Gino Mäder: le Tour de Romandie s’élancera le 25 avril de Port-Valais sans grand favori. Promesse d’une course ouverte.
Cette 76e édition ne présentera donc pas un grand nom au départ si l’on excepte le Colombien Egan Bernal et le Britannique Chris Froome, sans qu’on puisse les classer à coup sûr parmi les favoris. Le directeur du Tour de Romandie Richard Chassot en est conscient. «C’est sûr, il n’y aura ni Tadej Pogacar, ni Remco Evenepoel ni Primoz Roglic au départ, mais cela laisse beaucoup de chances aux autres, qui ne seront pas victimes d’une course bloquée. Si l’un des trois était au départ, on saurait déjà le nom du vainqueur.»
Aux audacieux de saisir leur chance pour succéder au Russe Alexandre Vlasov, dernier vainqueur, mais qui n’est pas annoncé partant pour l’instant. Parmi les potentiels vainqueurs, les noms de Simon Yates (GBR), Sergio Higuita (COL), Ion Izagirre (ESP) ou Romain Bardet (FRA) se profilent.
Vainqueur de deux étapes l’an dernier, le Britannique Ethan Hayter trouvera un nouveau terrain de jeu à sa convenance. Le champion du monde du contre-la-montre, le Norvégien Tobias Foss, pourrait bien revêtir le premier maillot jaune – le vert est abandonné cette année – au terme du prologue de près de sept kilomètres au Bouveret.
Seize Suisses au départ
Côté suisse, les regards se tourneront vers Gino Mäder pour succéder à Laurent Dufaux, dernier vainqueur helvétique de la boucle romande. Le Bernois avait terminé deuxième en 2022 après un contre-la-montre héroïque à Villars. Cette saison, le grimpeur de la Bahrain est resté relativement discret: après son bon Paris – Nice bouclé à la 5e place du classement général, il s’est montré quelconque au Tour de Catalogne avec un 46e rang final.
Seize coureurs suisses seront un départ. Un record pour Richard Chassot qui dirige l’épreuve romande depuis 2006. Mais à part Mäder, aucun des quinze autres n’est taillé pour lutter au classement général. Sébastien Reichenbach et Yanis Voisard de l’équipe Tudor pourraient réussir quelques coups d’éclat sur des routes qu’ils connaissent bien. Une équipe de Swiss Cycling sera à nouveau au départ du Tour de Romandie.
Le souvenir de Thomas
Le parcours sera attractif. Avec un prologue à Port-Valais proche d’une étape contre la montre avec 6,8 km. «Comme le parcours est assez plat et dépourvu de difficultés techniques, les rouleurs puissants seront à leur aise», estime Richard Chassot.
Ensuite, les baroudeurs trouveront deux terrains de choix à la Vallée de Joux et à La Chaux-de-Fonds pour étaler leurs qualités. Le premier rendez-vous décisif aura lieu à Châtel-St-Denis le vendredi 28 avril avec un contre-la-montre de 18,7 km, concocté par l’ancien champion olympique Pascal Richard. Un parcours qui mènera les coureurs aux Paccots en escaladant la côte de la Frasse avant de redescendre sur le chef-lieu. De quoi faire des différences pour un prétendant à la victoire générale.
Le samedi, l’étape-reine conduira le peloton de Sion à Thyon 2000. Un périple avec quatre Grands Prix de la montagne et plus de 4300 m de dénivelé. C’est lors de cette arrivée en 2021 que Geraint Thomas était tombé à quelques encablures de la ligne d’arrivée pour laisser la victoire au Canadien Michael Woods.
La course se terminera sur le majestueux quai du Mont-Blanc à Genève, sans doute, par un sprint massif, à moins qu’un coureur bien placé soit désireux de bousculer la hiérarchie une dernière fois.
Tour de Romandie 2023
- Mardi 25 avril. Prologue à Port-Valais (6,8 km).
- Mercredi 26 avril. 1re étape, Crissier - Vallée de Joux (170 km).
- Jeudi 27 avril. 2e étape, Morteau (FRA) - La Chaux-de-Fonds (163 km).
- Vendredi 28 avril. 3e étape, contre-la-montre à Châtel-St-Denis (18,7 km).
- Samedi 29 avril. 4e étape, Sion - Thyon 2000 (161 km).
- Dimanche 30 avril. 5e étape, Vufflens-la-Ville - Genève (170 km).