La Pologne et les pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) s'opposeront à la présence d'athlètes russes et bélarusses aux Jeux olympiques de Paris 2024, même sous drapeau neutre, a affirmé mardi le ministre letton des Affaires étrangères.
La semaine dernière, le Comité international olympique (CIO) a déclenché les foudres de l'Ukraine en proposant une feuille de route pour organiser le retour des sportifs bannis sous drapeau neutre, à condition qu'ils n'aient «pas activement soutenu la guerre en Ukraine».
Kiev a immédiatement accusé l'instance olympique de «promouvoir la guerre», et menacé de boycotter les Jeux de Paris si des Russes y participent.
Mardi, le chef de la diplomatie lettone Edgars Rinkevics a pris position dans le débat: «La décision d'autoriser Russes et Bélarusses à participer aux prochains Jeux est immorale et erronée», a-t-il tweeté en marge d'une rencontre à Riga avec ses homologues polonais, lituanien et estonien.
Par la voix de son président Zorzs Tikmer, le comité olympique letton a déjà menacé de boycotter les JO: «La Lettonie ne participera pas aux Jeux aux côtés du pays agresseur», a-t-il lancé. La semaine dernière, le ministre des Sports polonais Kamil Bortniczuk avait déjà affirmé qu'il «n'imaginait pas» l'hypothèse d'une participation des Russes et Bélarusses aux Jeux olympiques.
En Estonie, le Premier ministre Kaja Kallas a estimé lundi que laisser les Russes concourir «serait se moquer des Ukrainiens et des dizaines de milliers d'entre eux qui ont perdu la vie dans le pire crime contre l'humanité perpétré en Europe depuis la seconde guerre mondiale».
La ministre lituanienne de l'Éducation, qui doit s'entretenir avec ses homologues letton et estonien des Sports, a également fait savoir qu'elle les enjoindrait à demander l'exclusion des Russes et Bélarusses.
Reprises par les Soviétiques aux armées du Reich à la fin de la seconde guerre mondiale, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie ont été annexées par l'URSS et en ont fait intégralement partie jusqu'à son démantèlement en 1990. La Pologne a vécu sous un régime communiste contrôlé par Moscou jusqu'en 1989.