Tour de France Pogacar s'offre le Grand Colombier, Bernal largué

ATS

13.9.2020

Mainmise de la Slovénie sur le Tour de France. Tadej Pogacar a battu au sprint Primoz Roglic, dimanche, au sommet du Grand Colombier, où le vainqueur sortant, le Colombien Egan Bernal, a perdu plus de 7 minutes dans la 15e étape.

Si l'écart s'est resserré entre Roglic et Pogacar au classement, 40 secondes désormais, il s'est considérablement accru avec leurs adversaires. Le premier d'entre eux, le Colombien Rigoberto Uran, pointe à plus d'une minute et demie, avant la traversée des Alpes dans la troisième et dernière semaine de course.

Fait majeur de cette étape, le retard de Bernal symbolise l'échec de l'équipe Ineos, anciennement Sky, son premier depuis 2014 dans le Tour de France dont elle a gagné sept des huit dernières éditions.

Concentrée sur un seul leader, à l'inverse de l'année passée quand elle avait réalisé le doublé (Bernal 1er, Geraint Thomas 2e), la formation britannique a volé en éclats. Son jeune leader, 23 ans, a lâché prise loin de l'arrivée, à 13 kilomètres du sommet, alors que le groupe des favoris comptait encore quelque 20 coureurs.

Jumbo en mode rouleau compresseur

Par comparaison, la formation Jumbo a imposé son mode de rouleau compresseur jusqu'aux derniers hectomètres. Avec le Belge Wout Van Aert, qui a grimpé au rythme de Bernal après avoir longtemps dicté un rythme étouffant, puis le Néerlandais Tom Dumoulin jusqu'après la flamme rouge symbolisant l'entrée dans le dernier kilomètre.

Au sprint, Roglic a été battu par Pogacar qui l'avait déjà devancé sept jours plus tôt, à Laruns, dans la seconde journée pyrénéenne. «Je voulais vraiment gagner l'étape, Tadej a été un peu plus fort», a déclaré Roglic avant de rapidement se consoler: «C'est une bonne journée.»

Le Slovène, vainqueur de la dernière Vuelta, a souligné le travail de son équipe Jumbo, omniprésente au long de cette étape de 174,5 kilomètres: «Il faut une grande équipe pour gagner, le cyclisme n'est pas un sport individuel.»

«Les Jumbo ont dicté le rythme dans les trois ascensions», a confirmé Pogacar, qui a attendu le sprint sur la pente raide menant à 1.501 mètres d'altitude. Le jeune Slovène, qui découvre le Tour à 21 ans, a remporté son deuxième succès et a lorgné ouvertement le maillot jaune: «J'essaierai si une chance se présente. J'espère que le meilleur se produira dans la troisième semaine.»

Bernal reconnaît sa défaite

Pour Bernal mais aussi pour le chef de file historique du cyclisme colombien, Nairo Quintana, la journée est à oublier. «J'ai souffert depuis la première montée, je pense que j'ai perdu environ trois ans de ma vie sur l'étape d'aujourd'hui», a déclaré Bernal aux journalistes après l'arrivée.

«J'allais à plein régime en espérant un miracle, mais cela ne s'est clairement pas produit. J'ai tout donné, j'ai fait de mon mieux et il faut accepter quand les autres sont plus forts. Je ne pouvais tout simplement pas les suivre», a-t-il ajouté avec sportivité.

Bernal n'a pas non plus voulu justifier sa mauvaise performance par la blessure au dos qui a provoqué son abandon à la mi-août dans le Critérium du Dauphiné: «Evidemment, ce n'est pas la meilleure façon de démarrer le Tour et j'ai eu mal à toutes les étapes. Mais je ne peux pas m'abriter derrière le mal de dos. Aujourd'hui, c'était plus un mal aux jambes qu'au dos.»

Faut-il en conclure que le suspens est déjà tué? Roglic, interrogé après l'arrivée, a répondu sans nuance à la veille de la seconde journée de repos en Isère: «J'aimerais bien, mais ce n'est pas le cas. Notre position est très bonne mais la course est loin d'être finie.»

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