Prudhomme Prudhomme: "Ce ne sera pas un Tour de France au rabais"

ATS

15.4.2020

L'édition 2020 du Tour de France, reportée à la fin de l'été, n'aura jamais eu lieu aussi tard, a déclaré mercredi Christian Prudhomme. Le directeur du Tour a expliqué à l'AFP les raisons et les dessous de ce changement de date dû à la pandémie de coronavirus.

Pour Christian Prudhomme, directeur de la Grande Boucle, "le Tour sera toujours le Tour."
Pour Christian Prudhomme, directeur de la Grande Boucle, "le Tour sera toujours le Tour."
Keystone

Pourquoi avoir opté pour un départ fin août ?

«Pour s'éloigner le plus possible de la pandémie. Le président de la République a donné la date du 14 juillet pour l'amorce des rassemblements avec le public. Il nous est apparu plus sage de mettre le plus de temps afin que les coureurs soient dans la forme qui convient. Plus le temps d'arrêt est long, plus il faut de temps pour se remettre en forme.»

Le dessin du Tour est-il inchangé ?

«Toutes les collectivités contactées m'ont dit oui. La plupart m'ont dit: «c'est une bonne nouvelle». On sera prêt et ce sera un élan formidable, m'a dit le maire de Poitiers. Le Tour sera toujours le Tour, on s'adaptera, m'a dit le maire de Bourg-en-Bresse. Du Nice de Christian Estrosi au Paris d'Anne Hidalgo, tout le monde a suivi.»

Le parcours sera-t-il le même ?

«Oui. Il est possible que, dans quelques traversées d'agglomérations, on procède à quelques petits changements. Mais l'esprit du Tour sera le même, les grandes difficultés seront les mêmes. Ce ne sera pas un Tour au rabais. On a eu la preuve ces derniers temps que le monde du cyclisme n'avait qu'un seul espoir, que le Tour existe. Tout le monde avait besoin que le Tour pose ses dates. Les coureurs ont besoin d'avoir un but. Ils vont pouvoir être plus sereins, pour s'entraîner et participer à des courses avant le Tour.»

Depuis quand avez-vous commencé à travailler à un report ?

«J'ai commencé à appeler les collectivités au lendemain du jour du confinement (18 mars).»

Avez-vous planché sur plusieurs hypothèses ?

«On avait réfléchi à une hypothèse début août, de concert avec l'Union cycliste internationale (UCI) et les représentants des familles du cyclisme, équipes et coureurs. Les événements de ces dernières journées, l'allocution du président de la République, ont fait qu'on a tâché d'être le plus loin possible jusqu'au premier événement fixe, le championnat du monde (prévu le 27 septembre, ndlr).»

L'arrivée du Tour (20 septembre) touche la fin de l'été...

«Oui, on est encore formellement dans la période estivale même si, bien sûr, la quasi-totalité du Tour est dans la période scolaire. Il n'aura jamais eu lieu aussi tard. Il n'était encore jamais parti au-delà du 13 juillet. Cela n'empêchera pas son succès populaire. »

Prévoyez-vous des mesures de réduction ?

«Les difficultés économiques prévisibles des entreprises vont toucher la caravane, outre les aménagements que nous prévoyions à propos du plastique. Il y aura sans doute un peu moins de véhicules que les années précédentes. Je m'attends aussi à ce que la zone technique soit moins importante, en termes de plateaux de télévision.»

Le Tour restera-t-il toujours aussi ouvert aux coureurs étrangers si les restrictions d'accès en France existent ?

«Il ne m'a pas échappé que le dernier vainqueur du Tour (Egan Bernal) est colombien mais l'Europe reste le coeur du cyclisme et la plupart des coureurs vivent en Europe.»

La sélection des équipes restera-t-elle identique ?

«J'espère que toutes les équipes prévues seront là en septembre. Je ne présage pas des difficultés économiques que certaines peuvent connaître.»

Qu'en est-il du Dauphiné ?

«Le Dauphiné fait partie du calendrier actuellement à l'étude. C'est une épreuve de préparation indispensable, une course par étapes en montagne de référence. Il sera peut-être un peu plus court mais il sera organisé.»

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