Raphaël Monachon quitte ses fonctions d'entraîneur du relais féminin 4x100 m. Le coach veut consacrer plus de temps à sa famille et estime qu'un passage de témoin est bienvenu en vue du nouveau cycle olympique.
L'entraîneur du Jura bernois, ancien recordman de Suisse du 110 m et participant aux JO de Sydney en 2000, veut «éviter de faire l'année de trop», a-t-il expliqué en révélant son départ à ATS-Keystone. «Quand j'ai pris mes fonctions à fin 2017, ce sont les relayeuses qui avaient demandé ma venue. Dans mon esprit, je m'engageais pour une durée limitée. Aujourd'hui, l'heure est venue de passer la main.»
Swiss Athletics est à la recherche d'un (d'une) successeur dès la saison prochaine. L'héritage de Monachon est de qualité: sous sa houlette, les relayeuses ont terminé trois fois quatrièmes dans une compétition majeure, aux Championnats d'Europe 2018, aux Mondiaux 2019 et aux JO 2021.
Riches expériences
Y a-t-il de la déception pour l'entraîneur d'être resté au pied des podiums? «A Berlin en 2018, cela s'est joué sur des détails, le bilan est mitigé. En revanche, aux Mondiaux de Doha, notre 4e place m'a plutôt surpris en bien. Et aux Jeux de Tokyo, après réflexion, je pense que le résultat correspondait à notre niveau.»
Pour 2022, année de Championnats d'Europe (à Munich) et du monde (à Eugene) tout à la fois, l'objectif ne peut être que de décrocher deux médailles. «Il faudra que chaque athlète progresse encore individuellement. La personne qui me succédera apportera de nouvelles impulsions, un regard neuf. Les relayeuses avaient fini par trop bien me connaître, j'étais très proche d'elles émotionnellement», confie Monachon.
Aucune déception ni reproche dans ses mots, au contraire: l'ancien hurdler est très reconnaissant pour toutes les émotions vécues aux côtés d'Ajla Del Ponte, Mujinga Kambundji, Salomé Kora ou autre Sarah Atcho, athlètes qu'il avait déjà côtoyées les années précédentes quand il s'occupait des relais jeunesse.
Retrouver un esprit d'équipe
«Ce travail d'entraîneur est très exigeant. Quand vous devez écarter une fille de l'équipe alors qu'elle a consenti de gros efforts, c'est parfois dur à vivre. Et avec les voyages, les entraînements, on a peu de temps pour soi», relève celui qui travaille par ailleurs dans l'éducation nutritionnelle.
Plus étonnant, Raphaël Monachon souligne la nécessité de rétablir un véritable esprit d'équipe. Le Covid a malmené l'homogénéité. Le relais n'a plus de capitaine depuis que Lea Sprunger l'a quitté. «Aucune de mes athlètes ne m'a fait sentir qu'elle aurait envie de reprendre ce rôle de leader. Ajla et Mujinga sont d'un niveau comparable, idem pour les autres, un échelon au-dessous. Il faudrait que quelqu'un se détache et assume ce rôle de capitaine.»
Ce sera un des défis du nouveau coach, homme ou femme. Il lui faudra aussi intégrer les jeunes talents, comme les Vaudoises Léonie Pointet et Melissa Gutschmidt. Capacité d'enthousiasme, qualités techniques et de psychologue, tel semble être le profil idéal du successeur.