Double championne olympique du 800 m, Caster Semenya ne pourra pas participer aux JO de Tokyo.
L'athlète sud-africaine, «forcée» par World Athletics à monter sur 5000 m, a échoué dans sa dernière tentative de réaliser les minima.
La grande dominatrice du double tour de piste est ainsi victime du nouveau règlement de la fédération internationale qui oblige les athlètes hyperandrogènes – affichant naturellement un taux «trop élevé» de testostérone – à renoncer à certaines distances comme le 800 ou le 1500 m, où elles seraient trop avantagées.
«Forcée» de se lancer sur 5000 m, Semenya visait minima olympiques, fixés à 15'10''. Après une tentative assez prometteuse sur la distance dans son pays (15'32''14), elle jouait sa dernière carte mercredi soir à Liège. Verdict sans appel: 15'50''12, loin de la tête de course.
Son gabarit puissant ne l'aide pas sur ces épreuves d'endurance. Mais Semenya y prend goût: «Il me faut du temps pour m'habituer à cette distance. Je le fais car j'aime l'athlétisme et pour les gens qui me soutiennent.»
Bras de fer de dix ans
Au terme d'un bras de fer de dix ans avec World Athletics Semenya – et les autres athlètes féminines dans son cas – avait perdu son combat devant le Tribunal fédéral (TF) en septembre dernier. Ce dernier avait confirmé que pour continuer à disputer leurs distances favorites, Semenya et ses pairs devaient suivre un traitement hormonal. A défaut, elles doivent renoncer aux distances allant du 400 m au mile, sur lesquelles leur avantage hormonal serait trop important.
Cette décision était aussi un coup dur pour des athlètes comme la Burundaise Francine Niyonsaba ou la Kényane Margaret Wambui, respectivement 2e et 3e des JO 2016 sur 800 m à Rio, derrière... Semenya.
Niyonsaba toutefois ira à Tokyo. Elle a réussi les minima sur 5000 m en courant cet été en 14'54''38, à Montreuil. Wambui, elle, ne se rendra pas au Japon. La Kényane plaide, en vain, pour l'introduction d'une troisième catégorie pour ces athlètes «atypiques».
Caster Semenya n'a pas désarmé malgré son échec dans la quête des minima. Elle a saisi en février dernier la Cour européenne des droits de l'homme.