La double championne olympique du 800 m Caster Semenya a conservé à Pretoria son titre de championne d'Afrique du Sud du 5000 m grâce à son meilleur temps sur la distance.
Elle est, toutefois, restée encore loin des minima olympiques.
À trois mois des Jeux de Tokyo (23 juillet-8 août), l'athlète de 30 ans a signé un temps de 15'52''28, à plus de 42'' de la marque requise (15'10'') pour aller au Japon. Elle a jusqu'au 29 juin pour se qualifier.
Médaillée d'or sur 800 m aux JO de Londres et de Rio, la Sud-Africaine ne pourra pas défendre son titre à Tokyo. Elle présente en effet un excès naturel d'hormones sexuelles mâles et refuse tout traitement pour faire baisser son taux de testostérone en-dessous du seuil maximal (5 nmol/L de sang) défini par World Athletics pour concourir avec les femmes sur des distances allant du 400 mètres au mile (1609 m).
Semenya mène depuis plus de dix ans un bras de fer avec World Athletics (ex-IAAF) mais a déjà perdu plusieurs recours.
Le Tribunal fédéral a confirmé en août, au nom de «l'équité sportive», la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), validant donc la réglementation de World Athletics qui définit un seuil maximal de testostérone.
Le 19 février, Semenya a donc décidé de porter l'affaire devant la CEDH à Strasbourg, qui n'a pas précisé quand elle statuerait.
L'athlète envisageait initialement de tenter de se qualifier sur 200 m pour les JO, mais à la bataille avec World Athletics se sont ajoutées des considérations sportives qui l'ont orientée vers le 5000 m.
«J'ai trente ans et si je continuais à disputer des sprints, cela présenterait un risque pour mes muscles. Sur les longues distances, on a plus de temps pour atteindre la régularité», a ainsi jugé la triple championne du monde du 800 m.