Tour de France Sky: Chris Froome prêt à se sacrifier pour Geraint Thomas

ATS

23.7.2018

Porteur du maillot jaune, Geraint Thomas possède 1'39 d'avance sur son dauphin, coéquipier et leader Chris Froome. Les deux Britanniques ont promis de ne pas s'attaquer afin d'aller chercher ensemble la victoire finale à Paris.

Chris Froome (à gauche), leader désigné de la Sky au moment du départ du Tour de France, est prêt à se sacrifier pour son coéquipier, Geraint Thomas (à droite), afin d'aller chercher la victoire finale.
Chris Froome (à gauche), leader désigné de la Sky au moment du départ du Tour de France, est prêt à se sacrifier pour son coéquipier, Geraint Thomas (à droite), afin d'aller chercher la victoire finale.
Keystone

Comportement de gentlemen promis entre Britanniques: Geraint Thomas et Chris Froome, le maillot jaune et son dauphin du Tour de France, ont juré de ne pas s'attaquer dans la dernière semaine pour chercher la victoire finale, qui tend encore une fois les bras à Sky.

La domination de l'équipe britannique est totale jusqu'à présent sur la Grande Boucle: en deux victoires d'étapes consécutives dans les Alpes, à la Rosière et à l'Alpe d'Huez, le Gallois Geraint Thomas, qui avoue faire "la course de sa vie", s'est installé au sommet du Tour.

"Il y a toutes ces discussions autour d'attaquer ou ne pas attaquer. Nous sommes dans cette position géniale, en étant premier et deuxième du classement général. Ce n'est pas à nous d'attaquer. C'est à tous les autres coureurs de gagner du temps sur nous", a lancé Chris Froome, lundi en conférence de presse à Carcassonne pour la seconde journée de repos.

"Tant qu'il y a un coureur Sky sur la plus haute marche du podium à Paris, je serai content", précise Froome. De là à sacrifier ses espoirs d'un cinquième sacre pour aider Thomas? "Oui", soutient l'Anglais de 33 ans.

Geraint Thomas dispose d'un "petit avantage" sur Froome, à en croire le directeur sportif de la formation Nicolas Portal. Un matelas d'un peu plus d'une minute et demie, avec toutefois l'inconnue d'un grand Tour pour Thomas, qui n'a jamais fait mieux qu'une 15e place sur le Tour de France en 2015 et 2016.

Le passage dans les Alpes a toutefois apporté des garanties pour Thomas, notamment son comportement à l'Alpe d'Huez, à la fin d'un triptyque alpestre extrêmement relevé. "Il m'a surpris, il est très solide", remarque Portal.

Brailsford contre le public français

La relation entre Froome et Thomas est longue puisqu'ils se connaissent depuis une décennie, entre Barloworld que Froome a rejoint en 2008 et Sky, où ils ont tous les deux signé au moment de la création de la formation en 2010. "Nous sommes de bons coéquipiers. Ça fait de nombreuses années que nous sommes dans la même équipe. Nous vivons souvent ensemble dans les mêmes hôtels", souligne Thomas, avant de glisser malicieusement sur le ton de la plaisanterie: "Nous sommes de bons amis, enfin pour le moment."

Leur directeur sportif se refuse lui aussi à donner des consignes, filant la métaphore parentale: "Lorsque vous avez deux enfants qui sont bons à l'école et que vous ne disposez que d'une seule bourse, parfois c'est injuste que le père ou la mère privilégie l'un des deux enfants", explique ainsi Nicolas Portal.

Si sportivement tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, Sky a connu un Tour de France agité au dehors, avec un public franchement hostile à l'image de la montée chaotique de Froome vers l'Alpe d'Huez. Dans ce contexte pesant autour de son équipe, le patron de la Sky Dave Brailsford a ajouté une petite touche de provocation à l'adresse du public français.

"Si vous ne souhaitez pas d'équipes internationales, vous devez faire un Tour de France avec seulement des équipes françaises. C'est ainsi que je le ressens", a-t-il estimé lundi, en réagissant aux huées qui accompagnent les coureurs de la Sky quotidiennement.

"La procédure antidopage contre Chris était ouverte lorsqu'il a roulé en Italie. Et les supporters italiens étaient fantastiques. On dirait que c'est juste une chose française, dans la culture française", a-t-il ajouté. Pour les trois étapes dans les Pyrénées, non loin des terres de Nicolas Portal, Brailsford ne s'attend pas à la fin de huées: "Je ne suis pas très optimiste."

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