Il est la nouvelle locomotive du cyclisme suisse. Rouleur puissant, Stefan Bissegger (21 ans) rêve de médaille olympique sur la piste et de sprints victorieux sur la route.
Aux Mondiaux sur piste à Berlin, le Thurgovien aurait dû emmener le «quatre» suisse vers des sommets. Il est considéré à juste titre comme le moteur de l'équipe, capable d'assumer le leadership au moment où l'acide lactique commence à brûler les jambes.
Plus modestement, le quatuor helvétique de la poursuite s'est contenté d'un 6e rang – excellent – mais dans un temps relativement décevant pour lui de 3'51''. «Pour que ça marche en poursuite par équipes, il faut que tout soit à 100 % en tactique, en technique et avec le moteur. Là, visiblement, ce n'était pas le cas», relève l'athlétique rouleur de Frauenfeld.
Mais l'essentiel a été assuré pour le quatuor de Daniel Gisiger avec la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo. «Je veux aller au Japon pour remporter une médaille», explique sans ambages, Bissegger. «Nous devons nous montrer ambitieux.» Mais à Berlin, les Suisses sont restés loin des temps des trois meilleures nations qui sont toutes descendues sous la marque du record du monde ante-Berlin. Dans le camp helvétique, on avait l'oeil rivé sur le matériel des nations de pointe comme le Danemark ou l'Italie. Pas évident de suivre la course à l'armement à quelques mois de l'échéance olympique. La qualification permettra toutefois de bénéficier d'un soutien financier plus important de la part de Swiss Olympic.
Sur les routes des Flandres
D'ici Tokyo, Bissegger ne va pas rester inactif. Il va rapidement retrouver la route où il a des grands objectifs sur Gand – Wevelgem et sur le Tour des Flandres M23 en compagnie de Théry Schir. «J'ai bon espoir également d'être retenu pour le Tour de Romandie ou le Tour de Suisse dans l'équipe de Swiss Cycling, glisse-t-il. D'ailleurs tous les membres du «quatre» le méritent.» Le Thurgovien n'entend pas se ménager, pour lui la compétition est la meilleure des préparations olympiques.
Après les Jeux, il rejoindra fin août les rangs de l'équipe américaine Education First EF. Ce grand rouleur aspire à frapper dans les contre-la-montre et dans les sprints, denrée rare dans le cyclisme helvétique. Il va sans doute se dresser sur la route de son rival cantonal, Stefan Küng, qui a déjà pris une belle avance avec une médaille d'or en poursuite individuelle et une de bronze sur route aux Mondiaux du Yorkshire.
La Suisse tiendra-t-elle un successeur à Urs Freuler, le plus grand sprinter de l'histoire du cyclisme helvétique moderne? Le Thurgovien sourit à l'évocation du Glaronnais à moustache.