Certes, la victoire lui a échappé, mais Stefan Küng a joué dans la cour des grands au cours de ce Paris – Roubaix. Sa troisième place est venue récompenser son travail infatigable.
L'Enfer du Nord est, certes, pavé de mauvaises intentions. Mais avant d'aborder les secteurs pavés, la course avait connu un premier coup de théâtre avec une bordure initiée par les Ineos. «J'avais satisfait un besoin naturel et quand je suis revenu dans le peloton, j'ai vu qu'un groupe avait pris le large. Le temps qu'on s'organise pour mener la poursuite, il comptait une minute d'avance», relevait le Thurgovien après la cérémonie protocolaire où il a reçu son pavé.
Küng et les autres ont fini par mettre fin au coup d'état des Ineos. La course a alors connu un déroulement plus classique. Dylan van Baarle a porté le coup décisif à 30 km de l'arrivée. Le rouleur de l'équipe Groupama ne ressentait aucun regret, mais plutôt une fierté d'avoir arraché cette troisième place. «Je suis battu par deux coureurs qui étaient les plus forts. J'ai essayé de surprendre van Aert sur l'anneau en me rappelant mes années de pistard, mais je n'ai pas réussi à faire craquer le Belge», précisait Küng.
Le champion d'Europe du contre-la-montre sort d'une belle campagne des classiques avec une 3e place au GP E3, une 5e place au Tour des Flandres et une 8e à l'Amstel Gold Race. «Je pense que j'ai passé un cap. Il y a des hauts et des bas dans une course comme Roubaix. Je sais maintenant que les autres souffrent aussi dans les bas. J'ai pris une nouvelle confiance, je sais que je peux suivre les meilleurs sur les accélérations.»