Après son doublé Giro-Tour de France, Tadej Pogacar veut décrocher la triple couronne. Pour le Slovène, seule la victoire comptera dimanche lors de la course sur route des Mondiaux de Zurich.
Cette couronne non officielle vient récompenser un coureur ayant remporté deux grands tours (généralement le Tour d'Italie et le Tour de France) ainsi que l'or mondial durant une même saison. Seuls Eddy Merckx (en 1974) et Stephen Roche (en 1987) y sont déjà parvenus. Chez les femmes, Annemiek Van Vleuten a également réussi cet exploit en 2022.
Parcours taillé sur mesure
Le Slovène de 26 ans est dans une forme enviable pour atteindre son objectif. Après sa troisième victoire sur le Tour de France, il a renoncé aux Jeux olympiques et laissé le champ libre à Remco Evenepoel, devenu double champion olympique dans les rues de Paris.
Et dimanche dernier, il n'était pas encore en Suisse pour le contre-la-montre des championnats du monde, également remporté par son rival belge. Il a cependant fait les gros titres outre-Atlantique le 15 septembre en remportant en solitaire la répétition générale de la course du route des Mondiaux, le Grand Prix de Montréal.
Pogacar arrive donc en forme à Zurich, d'autant plus que le parcours semble taillé sur mesure pour qu'il réalise un nouveau coup d'éclat: 273,9 km, des montées allant jusqu'à 17% de pente et près de 4500 mètres de dénivelé.
«C'est mon grand rêve»
Fin juillet, après le Tour de France, il a clairement indiqué ce qui comptait pour lui d'ici la fin de la saison: «le maillot arc-en-ciel va bien à Mathieu (réd: van der Poel, champion du monde en titre), mais il m'irait aussi. C'est mon grand rêve».
Depuis cette annonce, van der Poel et Evenepoel – qui, avec deux titres olympiques et deux titres mondiaux, pourrait lui aussi réaliser un formidable Grand Chelem – sont presque passés du statut de co-favori à celui d'outsider.
Devant une petite centaine de journalistes jeudi à Cham, Pogacar a toutefois joué la carte de l'humilité, tout en louant les points forts de ses adversaires. «Tout le monde veut ce maillot, moi aussi. Si ce n'est pas dimanche, ce sera dans les années à venir», a dit le médaillé de bronze de la dernière édition.
«On peut attaquer partout»
Son éloge du parcours laisse toutefois entendre que cette année doit être pour lui celle où il se pare d'arc-en-ciel. «Il n'y a pas que la montée de 17%. On peut attaquer partout, on n'a le temps de récupérer nulle part», a-t-il souligné, avant d'évoquer un éventuel sprint final. «Il n'y aura pas un grand groupe qui arrivera ensemble à l'arrivée. Et après 273 km, je suis aussi un très bon sprinteur.»
La forme est bonne, le parcours est adapté, mais est-ce que son équipe se mettra à son service ? Sur ce point, quelques incertitudes persistent, avec la présence de Primoz Roglic. Le récent vainqueur du Tour d'Espagne peut lui aussi prétendre à la victoire finale.
ATS, par Hans Leuenberger