Le Tour de France se disputera pour la première fois de son histoire à la fin de l'été. Samedi à Nice, le peloton s'élancera dans une édition fort montagneuse. La grande chance de Thibaut Pinot?
La Grande Boucle partira-t-elle contre vents et marées samedi sur la Côte d'Azur? Les chiffres du coronavirus dans toute la France et en particulier dans département des Alpes-Maritimes ne cessent de monter. C'est donc dans un climat difficile que la caravane du Tour va prendre son envol. Les coureurs et leur encadrement vivront dans une véritable bulle et les résultats des tests du Covid-19 seront suivis de très près par les organisateurs. Ces derniers ont décidé d'adoucir le premier règlement qui excluait une équipe pour deux cas de coronavirus en huit jours.
Au premier coup d'oeil, le tracé du Tour 2020 interpelle. Il s'agira plutôt d'un demi-Tour de France puisque les coureurs à l'image des Sarrasins face à Charles Martel ne passeront pas plus au nord que Poitiers, si ce n'est le dernier week-end à la Planche des Belles Filles et à Paris. Adieu Bretagne, Nord et Alsace et place aux Alpes du Sud et surtout le massif central et ses pièges.
Grimpeurs et baroudeurs servis
Dans ce contexte avec un seul contre-la-montre l'avant-dernier jour, et qui se disputera pour moitié en côte dans la phase finale de la Planche des Belles Filles, Thibaut Pinot ne pouvait rêver meilleur découpage pour étancher son ambition de succès.
D'autant que les coureurs auront affaire à la montagne dès la 2e étape et pour trois jours avec des passages par les Alpes du Sud et une arrivée au sommet dès le 4e jour à Orsières-Merlette. Et les Pyrénées seront au menu déjà le premier dimanche pour couronner une première semaine explosive.
Les baroudeurs seront aux premières loges pour tenter de déstabiliser les futurs maillots jaunes qui vont se succéder. La décision se fera comme bien souvent lors de la dernière semaine dans les Alpes du Nord. Le Grand Colombier et ses lacets mythiques lancera le final alpin suivi par Villard-de-Lans, le col de La Loze, inédit sur le Tour, au-dessus de Méribel et une arrivée à La Roche-sur-Foron aux portes de Genève avec la montée hors-catégorie du Plateau des Glières à 30 km de la ligne.
Ineos: de 3 à 1
A Pinot de jouer désormais. La France attend un successeur à Bernard Hinault depuis 1985. Le leader de la Groupama a perdu une belle occasion d'enrichir son palmarès récemment lors du Critérium du Dauphiné lorsqu'il avait hérité du rang de leader après l'abandon de Primoz Roglic. Attaqué de toutes parts, le Français avait un peu paniqué et s'était énervé au lieu de garder la tête froide. Après une vaine poursuite, il avait perdu la course pour 20'' au profit du Colombien Daniel Martinez.
Pour le Tour, Pinot retrouve David Gaudu qui lui a fait défaut sur les routes du Dauphiné. Avec le champion de Suisse Sébastien Reichenbach et Rudy Molard, il ne devrait pas se retrouver seul trop vite quand la route s'élèvera. Cet entourage expérimenté ne sera pas de trop pour résister à la force de frappe de l'équipe Jumbo. La formation néerlandaise présente deux vainqueurs potentiels avec Tom Dumoulin et Roglic, même si ce dernier doit récupérer entièrement d'une chute survenue au Dauphiné. Vous ajoutez Wout Van Aert et le Néo-Zélandais George Bennett et vous avez une équipe sur le papier difficile à prendre en défaut.
Entre le Covid-19 et les pièges de la route, il y a encore long jusqu'à Paris. Au trio des favoris, Pinot, Dumoulin, Roglic, on ajoutera Egan Bernal, le vainqueur sortant même si le Colombien n'a fini le Dauphiné en raison de douleurs au dos. Mais qui aurait dit au début du mois d'août que Bernal serait l'unique leader de l'équipe Ineos pour la Grande Boucle? Chris Froome et Geraint Thomas ont complètement sombré sur les routes du Critérium et iront défendre les couleurs de la formation britannique à la Vuelta pour le premier et au Giro pour le second.
En deuxième rideau, le Slovène Tadej Pogacar, le Colombien Nairo Quintana, le Vénézuélien Richard Carapaz et l'Allemand Emmanuel Buchmann se placent aux rangs d'outsiders.