Remco Evenepoel n'a jamais disputé un tour de trois semaines ni une grande classique d'un jour. Pourtant, le jeune Belge de 20 ans sera l'un des favoris du Tour de Lombardie, le premier des 5 Monuments du cyclisme qu'il va disputer dans sa jeune carrière.
Remco Evenepoel avait cloué son monde lors de la Clasica San Sebastian, sa première classique au niveau du World Tour en 2019. Le puncheur de l'équipe Deceuninck avait lâché tout son monde à 8 km de l'arrivée. Gerg Van Avermaet et l'espoir suisse Marc Hirschi avaient terminé à 38'' dans la cité basque.
Avec son mètre 71 et ses 61 kg, Evenepoel peut également se débrouiller dans la montagne. Et plutôt bien. Sera-t-il un coureur de grands tours ? Une première réponse sera apportée en octobre à l'occasion du Tour d'Italie. Avec des valeurs d'oxygénation maximales et un taux naturel très élevé de globules rouges, le Belge a tout pour jouer les premiers rôles dans les années à venir.
L'ancien footballeur en a fait une première démonstration la semaine dernière à l'occasion de l'avant-dernière étape du Tour de Pologne où il a réalisé une échappée en solitaire de 51 km. Son coup de force a laissé sur le carreau des coureurs de la trempe de Jakob Fuglsand, Simon Yates ou Rafal Majka.
Donc bien que débutant à ce niveau, Evenepoel fait partie des favoris du Tour de Lombardie aux côtés de Fuglsang, du double vainqueur Vincenzo Nibali, du lauréat de l'an dernier Bauke Molemaa et de Mathieu Van der Poel.
«Je pense que ma forme sera encore là en Lombardie. Je dois aussi rester épargné par la malchance et apprendre à connaître les descentes. " Les points névralgiques du parcours de 243 km entre Bergame et Côme ont eu toute son attention sur internet. Il a rajouté la reconnaissance de la fin du tracé près de la frontière suisse cette semaine.
Le Giro pas le Tour
Evenepoel a pratiquement tout gagné ce qui pouvait l'être chez les juniors. A la fin 2018, il avait signé directement un contrat de professionnel après ses deux sacres mondiaux chez les juniors. La catégorie M23 ne lui aurait pas servi à grand-chose. Sous la direction de l'exigeant Patrick Lefevere chez Deceuninck, il a tout de suite trouvé des conditions idéales. Dans une équipe qui regorge d'autres coureurs capables de gagner – Alaphilippe, Lampaert, Sam Bennett – il est à l'abri du trop-plein de pression.
Dans cette saison compressée en raison de la pandémie du coronavirus, ce talent d'exception peut bénéficier d'un calendrier aménagé. Après son premier bloc de courses, où il a déjà brillé, une pause suivra. Ainsi, il ne participera pas au Tour de France. Ses débuts dans un grand Tour auront lieu quelques semaines plus tard à l'occasion du Giro dont le départ aura lieu le 3 octobre en Sicile.
Sept coureurs suisses devraient prendre le départ de la classique des feuilles – pas encore – mortes en cette saison: Kilian Frankiny, Mathias Frank, Michael Albasini, Matteo Badilatti, Gino Mäder, Danilo Wyss et Simon Pellaud vont tenter de s'illustrer ou de faire au mieux leur travail d'équipier sur un des parcours les plus difficiles de la saison.