Jérémy Desplanches n'a déjà qu'un objectif en tête alors qu'il lance sa campagne 2020 lors d'un camp d'entraînement à Tenerife: les JO de Tokyo.
«Ce camp, c'est un peu comme une douche fraîche après un jacuzzi: c'est plutôt dur. On a repris l'entraînement comme si l'on n'avait jamais arrêté. Les trois premiers jours étaient très, très intenses, très traumatisants pour le corps», glisse le vice-champion du monde du 200 m 4 nages, qui va en baver jusqu'au 13 janvier en compagnie de ses coéquipiers de l'Olympic Nice Natation.
«Tout est sous contrôle, mais il y a des courbatures, des contractures. On tient le choc, et la motivation est là», poursuit Jérémy Desplanches, qui va mettre l'accent sur les aspects non «nagés» de son sport lors des mois à venir: «le départ, le virage et la coulée, là où je suis le moins bon.»
Le Genevois, qui aura 26 ans pendant les Jeux de Tokyo – le 7 août – travaillera ces points faibles de manière spécifique dans l'eau ainsi qu'en salle de musculation. «Je n'ai pas beaucoup de facilité dans ces domaines», concède-t-il. «Mais j'ai beaucoup de temps à gagner, et je progresse doucement», juge-t-il.
«Une grosse décompression»
Jérémy Desplanches est pleinement d'attaque pour une saison qui s'annonce cruciale. Mais il avoue avoir peiné à digérer sa médaille d'argent conquise lors des Mondiaux de Gwangju le 25 juillet dernier. «J'ai connu une grosse décompression. Cette médaille m'a fait du bien, peut-être même trop», lâche-t-il.
«Je ne me suis jamais dit 'tu peux devenir vice-champion du monde'. J'avais des objectifs plus terre à terre», rappelle celui qui avait déjà créé une relative surprise en devenant champion d'Europe en 2018. «Là, il n'y a pas 36 façons de faire mieux qu'un titre de vice-champion du monde», explique-t-il.
«Ca a été difficile à digérer. C'était une très belle course (réd: il a établi en 1'56''56 un nouveau record de Suisse), une très belle médaille. Mais j'ai vite compris que ce ne serait pas facile de rééditer un tel exploit. Il y a eu une décompression, mais aussi une crainte de faire moins bien la prochaine fois», glisse-t-il.
«Tout miser sur les Jeux olympiques»
Mais Jérémy Desplanches a rapidement retrouvé toute son envie à l'heure de préparer les Jeux de Tokyo, les deuxièmes pour lui après Rio 2016. Son regard est déjà tourné vers la mégapole nippone, et Budapest – où il aura son titre européen à défendre à la mi-mai – ne retient que moyennement son attention.
«Ces Européens, organisés à mi-saison, ne constituent pas un objectif en soi. Ils n'ont qu'une importance modérée dans notre milieu au cours d'une année olympique», souligne Jérémy Desplanches. «Bien sûr, j'espère y réussir de belles courses et m'y glisser sur le podium. Mais ce n'est qu'une étape avant Tokyo», précise-t-il.
Pas question donc de rechercher deux pics de forme cette saison pour le Genevois, qui n'aura que deux à trois jours de repos avant ces joutes continentales. «Ce serait vraiment dommage de remporter l'or aux Européens mais de passer à la trappe aux JO. Je vais tout miser sur les Jeux olympiques», martèle-t-il.
Des Jeux olympiques où il vise forcément haut. «Une médaille, c'est l'objectif, clairement. C'est un but un peu fou, mais qui n'a rien d'irréalisable. Après avoir obtenu une médaille aux Mondiaux, je ne peux que viser le top 5 voire le top 3 aux JO. Ca paraît abuser, mais c'est ça l'objectif», explique-t-il.