La Fédération suisse (FSG) a décidé d'un nouveau départ pour la gymnastique artistique féminine. Le staff d'entraîneurs, emmené par le coach principal Fabien Martin, a été libéré de ses fonctions avec effet immédiat. Cette décision n'est pas seulement le résultat des querelles de ces derniers mois, mais aussi de la situation sportive.
Il y a beaucoup de nouveautés à la FSG: un nouveau président central, Fabio Corti, une nouvelle directrice, Béatrice Wertli, un nouveau responsable du sport d'élite, David Huser. Tous s'efforcent de faire face à un passé trouble, de donner une nouvelle impulsion à la gymnastique suisse et de la conduire vers un avenir plus sain.
La nouvelle équipe dirigeante est soutenue par le Comité d'éthique spécialement créé à cet effet. La commission, dirigée par l'avocat Daniel Mägerle, a été mise en place immédiatement après que les allégations contre le staff d'entraîneurs de l'équipe nationale féminine ont été rendues publiques.
L'objectif n'a pas encore été atteint. Le processus prend du temps, car il est complexe. Mais «nous sommes sur la bonne voie», a assuré Béatrice Wertli au nom de la nouvelle direction mercredi lors d'une conférence de presse.
De graves accusations
Les griefs concernant l'équipe de gymnastique artistique ont fait surface en octobre dernier, quatre mois après que les spécialistes de rythmique avaient déjà mis au pilori les conditions d'entraînement. De graves accusations ont été portées à l'encontre de l'entraîneur principal Fabien Martin. Dans les «protocoles de Macolin», les gymnastes ont évoqué une «culture de la peur», racontant des abus, des humiliations et des intimidations.
Comme il l'a dit au printemps juste avant le début des Championnats d'Europe à Bâle, Fabien Martin n'était pas conscient d'une quelconque culpabilité. La gymnastique artistique est un sport difficile dans lequel les conversations sont nombreuses et pas toujours faciles, avait déclaré le Français. Selon lui, chacun vivrait les relations avec les autres de manière différente.
Les problèmes, cependant, semblaient bien plus profonds. Dans une analyse interne, la FSG est arrivée à la conclusion que le staff d'entraîneurs n'avait pas suffisamment rempli ses responsabilités en dehors de l'arène sportive. Le Comité d'éthique est allé plus loin, constatant que trop peu de mesures avaient été prises pour protéger la santé mentale et physique des athlètes.
Une collaboration impossible
Après les recommandations du Comité d'éthique, le comité exécutif de la FSG estimait impossible la poursuite de la collaboration avec Martin et ses assistants. Il a donc été décidé de mettre fin à la relation de travail. Le licenciement était prévu pour la fin novembre, mais la séparation prend effet immédiatement. L'entraînement de l'équipe nationale dames a été repris à titre provisoire par des coaches peu connus.
La décision de mettre fin au contrat du staff technique n'est pas seulement basée sur les accusations des athlètes, mais aussi sur la situation sportive. Une évaluation globale effectuée sous la direction de David Huser, le nouveau responsable du sport d'élite, a révélé que les performances stagnaient depuis longtemps.
La prise de conscience que l'écart est trop important derrière la leader de l'équipe Giulia Steingruber (dont la carrière ne va pas se poursuivre éternellement) et que la qualification pour les Jeux olympiques d'été de 2024 à Paris n'est pas réaliste pour une équipe féminine suisse a également forcé David Huser et son équipe à agir.
Le nouveau projet
Le développement de la gymnastique artistique féminine doit se poursuivre avec le «Projet 2028/2032». La campagne, lancée avec les centres de performance régionaux, vise à reconstruire dans la perspective des JO de 2028 à Los Angeles et de 2032 à Brisbane.
Le financement de Swiss Olympic est destiné à assurer la mise en œuvre du plan. Un redimensionnement de la gymnastique artistique féminine, comme cela avait été décidé pour la gymnastique rythmique, n'était pas d'actualité.
L'expérience montre qu'un projet de développement s'étend sur deux, voire trois cycles olympiques. La nouvelle équipe d'entraîneurs devra posséder un haut niveau de compétence dans les domaines sportif et relationnel, ainsi que de la patience.