Ce n'est plus qu'une affaire de quelques jours. Le dénouement du Vendée Globe est attendu pour mercredi, avec une lutte acharnée entre Louis Burton, Charlie Dalin et Boris Hermann.
Selon toute vraisemblance, ils seront trois à pouvoir se battre pour la victoire finale au Vendée Globe. On atteindra alors les 80 jours et aucun record ne tombera. Celui réalisé par Armel Le Cléac'h il y a quatre ans (en 74 jours) est déjà dépassé. Mais à défaut de faire la part belle à la vitesse, cette neuvième édition consacre d'autres valeurs qui ont aussi leur coefficient spectacle: les incidents majeurs, malheureux mais avec des dénouements heureux, les stratégies de courses et surtout l'incertitude du résultat final.
Qui de Louis Burton, Charlie Dalin ou Boris Hermann remporter ce tour du monde? Ce sont ceux qui ont encore un véritable coup à jouer, puisque dimanche, ils se tenaient en une trentaine de miles nautiques d'écart. Le premier sur Bureau Vallée 2 et le second sur APIVIA se sont même souvent échangés la tête de course ces dernières heures. Mais le troisième, avec Seaexplorer – Yacht Club De Monaco, est peut-être celui qui a le plus de cartes à jouer.
L'Allemand pourrait en effet ne pas arriver le premier aux Sables d'Olonne mais être tout de même sacré vainqueur. En effet, Hermann s'était dérouté début décembre pour aider au sauvetage de Kevin Escoffier (finalement secouru par Jean Le Cam) et bénéficie ainsi d'une compensation de six heures au classement final. A noter que Thomas Ruyant (LinkedOut) n'est pas totalement lâché puisqu'il pointe à moins d'une centaine de miles de Burton, le quatuor se situant au large des Açores.
Roura a le coeur lourd
Bien loin devant Alan Roura, qui devrait passer l'Equateur d'ici trois à quatre jours. Le Genevois, toujours 16e, doit se battre contre les éléments, en plus de ses problèmes de quille qui ne le lâcheront plus jusqu'à l'arrivée. La situation est dur à vivre pour le skipper de La Fabrique, comme il l'exprimait sur les médias de la course dimanche: «Pour tout dire, j'ai passé la matinée à pleurer, a-t-il confié. J'en ai gros sur la patate. Il faut que je tienne jusqu'au bout pour conserver un classement qui soit correct. Mais c'est dur, je viens de passer trois jours dans une zone sans vent. C'est une situation difficile, parce que j'ai du monde derrière qui ont des bateaux à 100%.»
Mais à un peu moins de 5000 miles de l'arrivée, Roura parvient toujours à se fixer des objectifs, même si Arnaud Boissières, qui le devance au classement, l'a quelque peu distancé. «C'est ma «target», cible le Suisse. Je ne veux pas le lâcher jusqu'au bout.» Une cinquantaine de miles les séparaient dimanche.