Sabrina Jaquet vivra un dernier Swiss Open forcément spécial cette semaine à Bâle. Privée du soutien du public en raison des restrictions dues à la pandémie de Covid-19, la Chaux-de-Fonnière espère y défier la championne olympique Carolina Marin au 2e tour.
"Bien sûr, on ne joue pas devant 10'000 spectateurs. N'empêche que c'est triste de ne pas pouvoir évoluer devant mes fans et mes proches", lâche l'une des deux seules représentantes de Swiss Badminton figurant dans les tableaux de simple à Bâle (avec Christian Kirchmayr, 131e mondial).
Mais sa motivation est toujours immense. "Quand je fais les choses, ce n'est pas à moitié", confie dans un entretien à Keystone-ATS Sabrina Jaquet (33 ans), qui avait mûrement réfléchi après le report des JO de Tokyo. Elle a finalement prolongé l'aventure d'une année, après avoir délaissé le bad pendant deux mois en 2020.
La Chaux-de-Fonnière n'a d'ailleurs pas connu le moindre problème de motivation à l'heure de retrouver les salles d'entraînement. Et elle se fait parfaitement aux nouvelles contraintes, elle qui a découvert les "joies" d'une bulle sanitaire en janvier en Thaïlande. "J'ai été testée tous les 3-4 jours, soit sept fois au total", sourit-elle.
"On a été soumis à une quarantaine de deux semaines, durant laquelle on ne pouvait sortir que pour s'entraîner", explique Sabrina Jaquet, qui avait qui plus est dû se trouver de nouvelles partenaires d'entraînement en raison de la mise à l'isolement à l'hôpital (!) de joueuses françaises et allemandes pour dix jours.
"J'aurais très bien pu être considérée comme un cas contact", glisse-t-elle. "Mais on a vraiment de la chance de pouvoir disputer des compétitions", enchaîne la Chaux-de-Fonnière, qui a été battue dès le 1er tour des deux tournois qu'elle a disputés en Thaïlande. "Les tableaux étaient relevés", souligne-t-elle.
"Il est toujours difficile de passer un tour. Dans le premier tournoi, j'ai été battue par la 13e mondiale (réd: la Thaïlandaise Busanan Ongbamrungphan) malgré un très bon match. J'étais en revanche mécontente de ma performance dans le deuxième tournoi", où elle a subi la loi de la Turque Neslihan Yigit (29e mondiale).
Une solide Danoise au 1er tour
Actuellement 46e de la hiérarchie, Sabrina Jaquet a d'ailleurs pour objectif de remporter un match à Bâle. La perspective de défier au 2e tour la star espagnole Carolina Marin, tête de série no 1, la fait saliver. Mais son entrée en lice s'annonce délicate face à la Danoise Julie Dawall Jakobsen.
"On a le même classement (réd: Jakobsen est 44e), et le même niveau. Je l'ai déjà affrontée dans le cadre d'Interclubs au Danemark, mais jamais sur la scène internationale", explique la Chaux-de-Fonnière. "C'est une joueuse qui remet tout. Elle n'a pas vraiment une super main, mais est solide physiquement", souligne-t-elle.
"On a un peu le même style", ajoute Sabrina Jaquet, qui s'attend à un 1er tour long et éprouvant mercredi à Bâle, où joueuses et joueurs évolueront également dans une bulle sanitaire. "C'est moins strict qu'en Thaïlande. Mais on loge dans un hôtel qui nous est réservé, et on ne peut pas aller en ville", précise-t-elle.
"On se fait à ces conditions. En tant que sportif d'élite, on doit de toute manière savoir s'adapter. Et on peut déjà s'estimer heureux de pouvoir pratiquer notre sport et vivre notre passion", lâche la résidente d'Evilard, qui disputera encore un tournoi (le All England Open du 17 au 21 mars) avant de préparer les Championnats d'Europe.
"J'aurai alors un mois pour peaufiner ma préparation aux Européens", prévus à Kiev du 27 avril au 2 mai. "C'est là que je veux atteindre mon pic de forme. J'ai toujours su y parvenir", explique la médaillée de bronze des Européens 2017, qui rêve de frapper un grand coup sur la scène continentale avant de songer à Tokyo-2020.