La Fédération américaine de gymnastique est revenue sur sa décision controversée d'empêcher la championne olympique McKayla Maroney de s'exprimer publiquement sur les abus sexuels auxquels l'a soumis Larry Nassar, l'ancien médecin de l'équipe des Etats-Unis.
Dans le cadre de l'accord d'indemnisation d'1,25 million de dollars signé entre la famille Maroney et USA Gymnastics en décembre 2016, l'ancienne gymnaste s'était engagée à ne pas s'exprimer sur l'affaire Nassar, sous peine de devoir payer une amende de 100'000 dollars.
Cette disposition, révélée cette semaine par la presse américaine, a causé la consternation aux Etats-Unis et incité plusieurs personnalités, dont la mannequin Chrissy Teigen, à proposer à McKayla Maroney, championne olympique 2012 par équipes, de payer les 100'000 dollars pour qu'elle retrouve sa liberté de parole.
"USA Gymnastics n'a jamais cherché et ne cherchera jamais à prendre de l'argent à McKayla Maroney pour ses courageuses déclarations qui ont décrit les actes et abus de Larry Nassar", a déclaré la Fédération américaine dans un communiqué.
"Elle a le droit de s'exprimer, USA Gymnastics l'encourage à le faire, tout comme les autres victimes d'abus sexuels. Notre priorité reste d'offrir à nos athlètes sécurité, santé et bien-être, ainsi que de mettre en place un environnement qui leur soit favorable", a-t-elle ajouté.
Larry Nassar, dont le procès a débuté cette semaine devant le tribunal de Lansing, dans le Michigan (nord), est accusé d'agressions sexuelles sur plus de cent anciennes gymnastes, dont la superstar de la discipline Simone Biles, qui a révélé lundi être l'une de ses victimes.
Il a déjà été condamné début décembre à 60 ans de réclusion pour détention de matériel pédopornographique dans un volet annexe de la procédure.
L'avocat de McKayla Maroney a de son côté critiqué avec virulence la Fédération américaine: "Soyons clairs, USA Gymnastics est revenu sur sa décision uniquement parce que l'opinion publique n'a pas accepté son comportement à l'égard de ma cliente et de sa famille", a expliqué John Manly.
"Les Américains ont compris qu'on ne pouvait pas réduire au silence les personnes qui témoignent sur les agressions sexuels (...) La Fédération américaine et le Comité olympique américain ne l'ont toujours pas compris", a regretté l'avocat.
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