Neuf ans après y avoir triomphé en amateur sur ce même parcours de Brookline (Massachusetts), Matt Fitzpatrick a remporté dimanche son premier Majeur, l'US Open.
Il s'agit aussi de son premier titre sur le circuit nord-américain PGA.
Auteur de plusieurs putts spectaculaires, l'Anglais de 27 ans, a devancé dans un final palpitant, avec un coup d'avance, les Américains Scottie Scheffler, no 1 mondial et vainqueur du Masters en avril, et Will Zalatoris (14e) qui échoue encore à la deuxième place un mois après le Championnat PGA.
«Je n'ai pas de mots. C'est un cliché, mais c'est ce dont vous rêvez en grandissant. C'est quelque chose pour lequel j'ai travaillé si dur pendant si longtemps. Ma première victoire. Dans un Majeur. Il n'y a rien de mieux», a commenté Fitzpatrick, 18e joueur mondial.
Originaire de Sheffield, il n'avait que 18 ans quand il s'était imposé en 2013, au Country Club sis dans la banlieue de Boston. Onze autres golfeurs ont réussi pareil doublé, dont le légendaire Jack Nicklaus, le seul qui l'a fait comme lui sur un même parcours, celui de Peeble Beach en Californie.
«Cela signifie beaucoup de savoir que mon nom est à côté du sien. Je ne sais pas s'il m'écoute, mais il m'a un peu chambré en début d'année, quand j'ai obtenu ma carte de membre du Bears Club (propriété de Nicklaus). Il m'avait dit +Enfin! Félicitations, pour avoir cette victoire aux Etats-Unis+. Je peux maintenant lui dire +Jack, j'ai gagné une deuxième fois cette année+», a-t-il souri.
«Coups incroyables»
Ce faisant, Fitzpatrick est devenu le septième golfeur de l'histoire à faire d'un Majeur son premier titre, le premier depuis Danny Willett (Masters 2016). Avant cette consécration, son parcours professionnel a connu ses plus belles heures sur le circuit européen, où il a glané sept titres en 2015 et 2021 dont deux European Masters consécutifs à Crans-Montana (2017, 2018).
Il y a un mois, Fitzpatrick avait fini 5e du Championnat PGA. C'est donc plutôt en forme qu'il a abordé cet US Open, nourri de surcroît par une confiance héritée de son passif heureux à Brookline. «Je l'ai dit et répété, j'ai été tellement performant ici par le passé... J'ai bien frappé la balle toute la semaine. Alors, je vais le dire parce que j'ai gagné, mais j'ai surtout réussi quelques coups incroyables en fin de partie».
Difficile de le contredire. Après s'être montré patient en première partie de parcours, qui a vu Scheffler momentanément s'échapper avant de marquer le pas en 3e position, il a notamment réussi un putt impressionnant d'une quinzaine de mètres au no 13, qui a fait birdie pour revenir à hauteur de Zalatoris, alors en tête.
Moins que Schwartzel
Puis au no 15, il est magnifiquement sorti du rough, les herbes hautes, bonifiant son approche d'un putt guère évident mais maîtrisé. Pendant ce temps, Zalatoris craquait en commettant un bogey.
Avec deux coups d'avance sur ses rivaux à trois trous de la fin, Fitzpatrick n'a pas flanché nerveusement quand Zalatoris et Scheffler revenaient à une unité, après avoir respectivement fait birdie aux nos 16 et 17. Et il n'a pas commis d'erreur sur la route du dernier trou, sur lequel il a parfaitement rectifié le tir grâce à une superbe sortie de bunker pour assurer le par victorieux.
«C'est l'un des meilleurs coups que j'aie pu frapper de toute ma vie. Quand j'ai vu la balle sortir du sable, je n'aurais pas pu être plus heureux», a-t-il réagi.