Patinage Une femme avec une femme : un duo qui casse les codes

AFP

7.2.2025

Retraitées des compétitions depuis peu, les danseuses sur glace Gabriella Papadakis et Madison Hubbell ont décidé de bousculer les codes du patinage en patinant ensemble pour un duo 100% féminin. «Les réactions ont été super positives», disent-elles dans un entretien à l'AFP.

Une femme avec une femme pour casser les codes du patinage

Une femme avec une femme pour casser les codes du patinage

Retraitées des compétitions depuis peu, les danseuses sur glace Gabriella Papadakis et Madison Hubbell décident de bousculer les codes du patinage en patinant ensemble pour un duo 100% féminin pour «Art on Ice».

07.02.2025

AFP

«Je suis ravie qu'il y ait de plus en plus de gens qui aient envie de repousser les limites et de se poser la question ‹Pourquoi pas?›», déclare Madison Hubbell en marge du spectacle «Art on Ice» auxquelles elles ont participé jeudi à Zürich.

Comment vous est venue l'idée de patiner ensemble?

Papadakis: «Avec Madison, on s'est entraînées ensemble pendant 7 ans à Montréal. On était concurrentes mais aussi amies et un jour à l'entraînement, on a patiné ensemble, un peu pour rire, pour le fun. Et en fait, on s'est rendu compte que c'était assez cool et agréable. On s'est dit que quand on aura fini notre carrière de compétition, on essaiera pour de vrai. C'était un peu resté comme ça sur le côté, on n'y pensait plus vraiment, mais après les Jeux olympiques (2022 à Pékin), elle m'a dit: +Tiens, est-ce que tu veux qu'on patine ensemble, ce serait fun qu'on explore ça+. Ce qu'on a fait.»

Quelle a été la réaction dans le milieu du patinage, qui peut être un milieu assez conservateur?

Papadakis: «Les réactions ont été super positives, je pense que pour les gens, c'est intéressant de voir quelque chose de nouveau, et cela représente beaucoup de choses pour beaucoup de gens aussi, deux femmes qui patinent ensemble. Honnêtement, ça a été beaucoup de retours positifs.»

Y a-t-il derrière cette initiative la volonté de faire bouger les choses, d'être un peu ambassadrice du changement ?

Hubbell: «Le monde du sport peut certainement être plus conservateur que, disons, le monde de l'art et je considère que la danse sur glace comble en quelque sorte cet écart. On aime s'inspirer de l'art et pourtant on reste collé aux règles. Donc je suis ravie qu'il y ait de plus en plus de gens qui aient envie de repousser les limites et de se poser la question ‹et pourquoi pas?›. C'est la conversation que Gabriella et moi aimerions entamer. Je pense que ce serait vraiment amusant à l'avenir de former une équipe de deux femmes qui pourraient mener une carrière compétitive. Ce serait peut-être mon rêve dans cette prochaine étape du voyage.»

Papadakis: «On avait envie d'apporter notre petite pierre à l'édifice. Ce n'était pas vraiment l'intention de base, mais ça l'est devenu parce qu'on se rend compte de ce que ça peut représenter. C'est l'opportunité de montrer non seulement à quoi ça peut ressembler, que ça peut être intéressant et beau, et en plus que ça attire beaucoup de gens, beaucoup de regards, ce qui ne peut qu'être positif pour le sport.»

Avez-vous trouvé vos marques facilement toutes les deux ?

Hubbell: «La sensation de patiner avec Gabriella est très différente. Je suis habituée à un partenaire masculin qui est plus grand que moi, plus lourd que moi. Les éléments que nous choisissons de faire sont évidemment très différents, mais cela a été vraiment amusant d'explorer comment mettre en valeur les forces de chacun qui sont peut-être assez similaires, mais d'une certaine manière aussi, assez différentes les unes des autres.»

Papadakis: «Moi je n'ai patiné avec personne d'autre que Guillaume (Cizeron). Donc rien que ça, c'est un challenge. Parfois ça me permet d'être dans des situations corporelles dont je n'avais pas vraiment fait l'expérience avec Guillaume, et je trouve ça enrichissant.»

Vous disiez que les réactions ont été plutôt positives, pensez-vous qu'à l'inverse deux hommes qui patinent ensemble auraient été aussi bien accueillis ?

Hubbell: «Absolument. Je suis assez curieuse de voir toutes les différentes itérations de ce à quoi un couple peut ressembler, quelles pourraient être leurs forces et comment cela pourrait fonctionner en compétition. Je pense que les gens sont prêts. Ce qui m'intéresse le plus, c'est comment faire en sorte que tout cela s'intègre dans les règles de compétition actuelles du patinage.»