Wanders Wanders: "Une médaille sera envisageable"

ATS

10.8.2020

Julien Wanders est provisoirement de retour en Europe. Le Genevois, qui s'alignera sur 5000 m vendredi lors du meeting Ligue de diamant de Monaco, a déjà le regard tourné vers Gdynia où doivent se dérouler les Mondiaux de semi-marathon le 17 octobre.

Pandémie de Covid-19 oblige, le Kényan d'adoption a fait du rendez-vous polonais son principal objectif d'une saison 2020 tronquée. Il s'y préparera spécifiquement dès son retour à Iten, programmé pour la fin du mois d'août.

«J'avais terminé 8e des derniers Mondiaux» en mars 2018 à Valence, rappelle Julien Wanders. «Mon but sera de faire encore mieux. J'ai clairement progressé depuis», souligne celui qui détient le record d'Europe du semi-marathon (59'13'') depuis le mois de février 2019.

Ose-t-il rêver d'ores et déjà d'un podium à Gdynia? «Une médaille sera envisageable. Ca se jouera sur des détails», répond Julien Wanders, qui ne s'est en revanche pas encore fixé d'objectif concret pour la saison sur piste.

«On n'a pas du tout parlé de chrono avec Marco (réd: Jäger, son coach). Pour l'instant, le but est de retrouver mes sensations sur piste», glisse le Genevois, qui détient aussi le record continental du 10 km sur route (27'13'' à Valence en janvier dernier).

Pas loin de sa meilleure forme

Julien Wanders a effectué sa première sortie officielle de la saison estivale samedi dernier à Regensdorf, où il a réalisé 3'43''39 sur 1500 m (soit quelque 4'' de plus que son record personnel). La concurrence sera évidemment toute autre vendredi soir à Monaco, où il sera néanmoins en lice sur sa distance favorite sur la piste.

«La liste des partants me semble parfaite. Tout devant, ça courra très vite, et le record du monde sera en danger. Ca sera sans doute trop rapide pour moi. Mais derrière, j'imagine que ça courra en 13'30-13'40''. Il faudra me caler dans le bon groupe pour taper un bon chrono», estime-t-il.

Julien Wanders, dont la meilleure marque est de 13'13''84 sur 5000 m, n'a en revanche pas de programme précis pour les semaines suivantes. «J'espère pouvoir disputer d'autres meetings avant de repartir au Kenya», lâche-t-il, soulignant ne pas être loin de sa meilleure forme.

En toute quiétude, ou presque

Le Genevois de 24 ans est revenu il y a quelques jours seulement en Suisse, après avoir passé sept mois au Kenya. S'il est heureux d'avoir retrouvé sa famille, il ne regrette pas une seconde d'être resté plus longtemps que prévu dans sa seconde patrie. «Je ne voulais pas rester bloqué en Suisse. Et je suis beaucoup plus efficace au Kenya qu'à Genève», souffle-t-il.

«C'était dur à la fin, car je sentais que la forme était là mais je ne savais pas quand je pourrais revenir en Europe», précise Julien Wanders, qui a pu s'entraîner en toute quiétude ou presque sur les hauts plateaux: «Il nous était interdit de nous entraîner en groupe pendant deux mois, jusqu'en juin. Les autorités n'hésitaient pas à mettre à l'amende ceux qui couraient en petit peloton.»

Mais «cette situation n'avait rien de frustrant. J'ai essayé de me montrer patient et de me préparer comme d'habitude», poursuit le Genevois, qui s'est accordé une pause de deux semaines à la mi-avril. «Les sensations n'étaient pas là. Mais j'ai ensuite repris ma préparation normalement», même si les entraînements sur piste ne sont à nouveau autorisés que depuis six semaines au Kenya.

Un an de plus pour progresser

Julien Wanders ne regrette pas non plus le report des Jeux de Tokyo. «J'étais même soulagé. Ca aurait été chaud, chaud de viser une médaille en 2020. Là, j'ai une année de plus pour acquérir de l'expérience, pour me préparer à ce grand rendez-vous», glisse le Genevois, qui avait connu une grosse déception lors des Mondiaux de Doha en 2019 (25e sur 5000 m, abandon sur 10'000 m).

Le fait que les courses populaires de l'automne soient également condamnées pour des raisons sanitaires ne l'inquiète par ailleurs pas non plus, «même si j'adore disputer ce genre d'épreuves, qui sont bonnes pour la tête». Le manque à gagner sera limité pour lui. «J'ai la chance de pouvoir compter sur mes sponsors. Et je suis sûr que j'aurai d'autres courses au menu», explique le triple vainqueur de la Course de l'Escalade.

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