Quasiment pas de spectateurs, pas de festivités, ni d'acclamations et d'accolades: les JO de Tokyo (23 juillet-8 août) s'annoncent très particuliers à cause de la pandémie de Covid-19 toujours menaçante. Voici les principales différences par rapport aux précédents Jeux olympiques.
Des cérémonies sobres
Les cérémonies d'ouverture de Rio 2016, Londres 2012 et Pékin 2008 avaient ébloui le monde entier par leur faste, leurs effets spéciaux impressionnants et des chorégraphies impliquant des milliers de participants.
La cérémonie d'ouverture des Jeux de Tokyo, reportés d'un an en 2020, sera «plus simple et plus sobre», à la fois pour réduire les risques d'infection et être «en phase avec la situation» toujours difficile dans le monde.
Les cérémonies d'ouverture et de clôture devraient ainsi avoir un côté sombre pour rendre hommage aux millions de décès liés au coronavirus dans le monde, ainsi qu'aux victimes de la triple catastrophe de 2011 dans le nord-est du Japon (séisme, tsunami et accident nucléaire de Fukushima).
Surtout, elles se dérouleront devant très peu de spectateurs: moins de 1000 personnes, triées sur le volet (responsables olympiques, officiels japonais, dignitaires étrangers...), devraient assister vendredi à la cérémonie dans le nouveau stade olympique de Tokyo.
Par ailleurs, le nombre de sportifs prévus au défilé d'ouverture devrait être divisé par deux, soit 6000 environ.
Pas d'accolades ni d'embrassades
Les champions olympiques ne pourront pas embrasser leurs médailles, car le port du masque sera requis sur le podium, comme partout ailleurs, sauf durant les épreuves et entraînements.
Autre crève-coeur pour les médias en quête d'images chargées d'émotions, les sportifs devront en théorie se tenir à une distance de deux mètres les uns des autres en dehors de leurs compétitions. Les accolades et embrassades seront donc bannies.
Un public dégarni
Le Japon se frottait les mains avant la pandémie, en pariant sur un afflux de spectateurs et de touristes étrangers pendant et après les Jeux de Tokyo.
Mais le pays a quasiment fermé ses frontières aux visiteurs depuis le printemps 2020 en raison des risques sanitaires, et les organisateurs des JO ont renoncé dès mars de cette année à accueillir des spectateurs de l'étranger.
Puis, début juillet, face à l'émergence d'une nouvelle vague infectieuse au Japon, un huis clos quasi-total a été décidé pour l'événement.
Le nombre de personnes arrivant au Japon pour les Jeux olympiques et paralympiques a lui aussi été drastiquement réduit, autour de 68'000 personnes (en comptant les sportifs et leurs équipes, les responsables officiels, le personnel auxiliaire et les médias), contre environ 200'000 personnes attendues initialement.
Les sportifs seront privés de virées touristiques au Japon et devront rester au Village olympique en dehors de leurs lieux d'entraînement et de compétition.
Ni chants, ni acclamations
Le public, qui sera autorisé sur quelques rares sites hors de Tokyo, sera prié d'éviter de chanter et d'acclamer les sportifs, pour éviter de répandre des postillons. A la place, les organisateurs ont invité les spectateurs à «ressentir de la joie dans leur coeur».
Au nom de la sécurité face au virus, «l'ambiance festive devra être supprimée» durant les Jeux, avait déclaré en juin la présidente du comité d'organisation japonais Seiko Hashimoto, tout en admettant que ses équipes devront faire preuve de «créativité» pour inspirer malgré tout une atmosphère positive.
Des ambiances sonores adaptées à chaque discipline seront notamment diffusées en utilisant des sons puisés lors de précédents JO.
Sanctions pour les contrevenants
Les sportifs passeront des tests quotidiens de dépistage du Covid-19 et seront invités à réduire au minimum leurs interactions physiques avec autrui.
La distribution de 160'000 préservatifs aux sportifs – une tradition des JO depuis ceux de Séoul en 1988 pour promouvoir la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles – a certes été maintenue, mais elle n'aura lieu qu'à la fin de leur séjour au Village olympique.
Les rassemblements et fêtes dans le Village sont théoriquement interdits, y compris la consommation d'alcool en groupe.
Tout participant – sportif ou autre – contrevenant aux restrictions s'exposera à d'éventuelles sanctions, qui pourront aller jusqu'à une disqualification et à une expulsion du Japon.